Depuis vingt ans, la photographie est devenue l’art dominant d’une scène artistique contemporaine géorgienne très vivante et dynamique. Elle a été régulièrement présentée en dehors de la région du Caucase du Sud dont fait partie la Géorgie et a surpris le public étranger par la richesse de ses traditions.
Inaugurée le 25 novembre à New Delhi et coorganisée par l’ambassade de Géorgie en Inde et le festival international annuel de photos de Tbilissi, la Semaine de la photographie géorgienne en Inde constitue la première présentation en Inde de la photographie géorgienne.
L’événement phare de la Semaine est l’exposition photographique géorgienne-indienne Visages: Les Studios de Portraits en Inde et en Géorgie (Faces: The Portraits Studios in India and Georgia) qui rassemble la série de photographies Sur la route de Tusheti (1950-1975) (On the Road to Tusheti) de la photographe géorgienne Shalva Alkhanaidze et une série de portraits par Suresh Pubjabi intitulée Studio Suhag (années 1970 et 1980).
Studio Suhag est la série de portraits réalisés par Suresh Punjabi durant les années 1970 et 1980 dans son studio de portrait à Nagda, une petite ville du centre de l’Inde. Ces images évoquent un monde où le portrait en studio était un souvenir important, captant non seulement la ‘vraie’ personne, mais un personnage fabriqué en vue de sa rencontre avec l’oeil de l’appareil photo.
Studio Suhag présente une tranche de l’histoire des années 1970 et 80 du centre de l’Inde. Les images de Suresh Punjabi témoignent d’une ère de la photographie de studio où la physicalité des matériaux se combine avec l’ingéniosité du photographe pour mettre en scène et enregistrer des drames humains surprenants et poignants. Elles donnent à voir un espace où l’appareil photo captait non seulement de «vrais» sujets, mais aussi des personnages mis en scène pour l’objectif. Voici les ouvriers et les bohémiens, les villageois et les citadins, les dévots et les cosmopolites. Ils sont tous représentés grâce à un répertoire assez immuable de toiles de fond, de lumières et d’accessoires.
Quant à la photographe géorgienne Shalva Alkahanidze (1927-1987), elle a documenté pendant près de trente ans la vie quotidienne des habitants de sa région natale de Tusheti, au nord-est de la Géorgie, à 2000 mètres d’altitude dans le Grand Caucase. Le travail de Shalva Alkhanaidze se compose de deux grandes séries: Photo pour Passport, une série de portraits d’habitants de Tusheti realisés dans le style des studios photo , et Sur la Route de Tusheti, d’extraordinaireses chroniques de la vie dans les villages de haute montagne. Les deux séries font partie de l’exposition Visages: les portraits de studio en Inde et en Géorgie.
Le développement de la photographie géorgienne dans la seconde moitié du XXe siècle a été marqué par la longue tradition soviétique d’utiliser l’art comme outil idéologique. C’est aussi la raison pour laquelle la photographie de l’époque soviétique dans toutes les républiques de l’ex-Union soviétique n’est généralement pas exempte d’influences idéologiques et politiques. Shalva Alkhanaidze a comblé le vide créé par l’usage de la propagande politique pendant soixante-dix ans, en URSS: ses archives, qui rassemblent des milliers de photos, sont une chronique visuelle brillante de l’une des plus belles régions alpines de Géorgie. Elles décrivent les traditions, les coutumes, la nature et la vie quotidienne des habitants de Tusheti. La région est isolée du reste du pays et reste inaccessible pendant près de neuf mois – depuis les premières chutes de neige jusqu’à la fin du mois de mai.
La semaine de la photographie géorgienne en Inde
25 au 30 novembre 2017
Centre de l’habitat en Inde
Lodhi Road, près de l’école de l’Armée de l’Air Bal Bharati
New Delhi
Delhi 110003
Inde
http://www.tbilisiphotofestival.com/