Cette année, le médium photographique fête ses 175 ans. En octobre dernier, la National Geographic Society a célébré le 125e anniversaire du magazine et de la société elle-même. Ce qui a commencé comme un projet d’exposition commémorative a rapidement évolué en une expérience multimédia révolutionnaire, et une première pour l’espace Annenberg pour la photographie. La directrice de Talent and Content, Patricia Lanza, ancienne photographe de National Geographic, nous a donné un aperçu des surprises que nous réservait cette merveilleuse exposition.
Quelle a été votre première expérience avec le National Geographic ?
Patricia Lanza : En sortant de l’université, j’ai immédiatement obtenu un poste au National Geographic comme iconographe, tout en bas de l’échelle. J’étais diplômée en art et en anthropologie ; je voulais vraiment explorer le monde, et ce travail était mon moyen d’y parvenir. La photographie est devenue le catalyseur de bien des aventures.
Au début, j’ai commencé à réaliser de la documentation scolaire, des livres de voyage et des publicités pour des films. Ma première grosse mission a été de photographier le cirque russe durant l’ère soviétique.
D’une façon ou d’une autre, je parvenais toujours à obtenir la photo que je voulais. Je pense qu’une grande partie de mon succès est venue de ma capacité à créer de bonnes relations avec les fixeurs et les gens qui voyageaient avec moi. Je crois sincèrement que tout tient à la manière dont vous traitez les gens qui, en retour, vous aident à rencontrer vos sujets.
Qu’est-ce qui rend cette exposition unique, en comparaison avec d’autres expositions que l’on a pu voir à l’espace pour la photographie ?
P. L. : Nous avons décidé d’incorporer une nouvelle technologie vidéo en racontant nos histoires sur des « murs vidéo ». D’un point de vue curatorial, nous avons réalisé que c’était la première fois qu’une exposition de cette sorte et de cette ampleur était réalisée, spécialement dans le cadre de l’Espace Annenberg pour la photographie. Jusqu’à récemment, la résolution des écrans n’était pas suffisante, notamment en terme de vitesse et de calibre, pour convenir aux photographes qui préféraient voir leurs photos imprimées que dans des formats vidéo.
Maintenant, quand les images s’affichent à l’écran, c’est comme de les regarder par transparence, ou de les observer à l’aide d’une loupe sur une boîte à lumière, ce qui est une manière formidable de découvrir ces travaux.
Quelles joies et quelles difficultés a représenté ce projet ?
P. L. : La plus grande joie a été de constater que le concept d’installation vidéo fonctionnait. J’ai adoré le voir évoluer pour devenir quelque chose de tangible. Nous voulions tous produire un résultat spectaculaire, mais nous n’avions aucun précédent, rien pour nous guider.
Le National Geographic a fourni un immense travail pour réunir le matériel nécessaire — plus de 500 images, une légende pour chacune d’entre elles et un texte introductif décrivant chaque thème de l’exposition. Ensuite, nous avons dû nous figurer comment rendre cette matière avec nos capacités techniques — les processeurs, les écrans, les logiciels. Cela n’a pas été de tout repos de réussir à faire fonctionner les choses comme nous le voulions.