Je me promène régulièrement sur Cheshire Bridge Road, pour photographier les gens dans leur environnement. Au départ, je prenais seulement des vues extérieures des immeubles, puis j’ai trouvé le courage de rentrer à l’intérieur. Au fil du temps, j’ai pu établir une relation de confiance avec les gens de la rue. Ça m’a permis d’avoir un aperçu de leurs vies, sur lesquelles on ne s’attarde pas souvent.
Cheshire Bridge Road préexistait à la ville d’Atlanta. La rue était à l’origine un axe fermier qui a attiré les colons au début des années 1800. Elle est restée agricole jusqu’au début du vingtième siècle, quand la ville et le commerce se sont étendus jusqu’à elle. Dans les années 1970, ses habitants les plus riches ont commencé à partir pour s’éloigner d’Atlanta, permettant à d’autres d’y installer leurs commerces dans des locaux à loyer peu élevé. Beaucoup de ces établissements sont aujourd’hui connus sous le nom de « Red Light District » d’Atlanta.
Cheshire Bridge est une rue iconique, connue pour ses établissements pour adultes, ses restaurants et ses petits commerces. Redécouverte il y a peu, elle s’avère une localité attractive entre les deux plus grandes zones professionnelles d’Atlanta, Buckhead et Midtown. Les développeurs font désormais des pieds et des mains pour rattacher les zones immobilières les plus abordables du centre ville.
Quelques établissements sont détruits pour laisser place à des appartements haut-de-gamme et à des bâtiments à usage mixte. Cheshire Bridge Road semble bien tendre vers la gentrification. La boucle sera ainsi bouclée : les riches habitants ont autrefois quitté la ville, et les nouveaux riches y reviennent.
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