Dans la lignée de ses séries personnelles, le jeune artiste-photographe Nicolas Dhervillers, représenté par la SCHOOLGALLERY, a réalisé une œuvre de commande originale sur le thème de l’automobile pour le Festival Automobile International qui se tiendra du 28 janvier eu 2 février au Dôme des Invalides à Paris.
« Dans les précédentes séries de Nicolas Dhervillers (Tourists, My Sentimental Archives, Hommages), il y avait déjà cet air. Une poésie vespérale, une lumière « chien-loup » qui enveloppait tout. Les forêts, les montagnes, les sous-bois, les vallées, les déserts. Et dedans, des petits hommes passaient. C’étaient de simples anonymes glanés sur Internet et dans quelques archives ou c’étaient des célébrités empruntées aux grands maîtres de la peinture. Nicolas Dhervillers offrait à ces figures en exil, une seconde existence, un voyage dans un paysage un peu dingue, surréel.
Dans « Road Movie », une série spécialement imaginée pour le Festival Automobile International, l’artiste change d’acteurs. Il invite des stars de métal, des voitures mythiques à sillonner ses grands espaces. Avec elles, il crée des collages fictionnels, des assemblages narratifs. Avec elles, il provoque des accidents temporels. Et une DS roule sur un chemin aride au milieu de nulle part. Et des pierres sculptées par le vent et les âges sortent de terre comme des piques. Le ciel est lourd, épais. Et l’automobile est seule. Au volant, il n’y a personne. Elle semble connaître la route et elle avance vers on ne sait quel destin. Sa cousine, une Citroën SM est à pleine vitesse sur une artère, dans la gorge d’une vallée. Derrière elle, une maison en flamme se consume. La voiture se sauve, brûle la politesse, c’est une fugitive. Quant à la Plymouth Valiant rouge de Duel, le premier film culte de Steven Spielberg, elle arrive enfin à destination, au bout d’une terre. Le camion qui la faisait trembler dans le thriller, a disparu. Parti, envolé. Ici, il n’y a rien d’autre que la mer, l’immensité et un phare planté là, qui l’attend. C’est la fin d’un long voyage.
Nicolas Dhervillers dirige ces automobiles légendaires comme un réalisateur. Il fait des films à « image unique ». Et les coupés, les berlines, les roadsters deviennent des présences, les personnages principaux d’un récit, d’une séquence, d’un morceau de scénario. Comme un metteur en scène, il touche aux lumières, maquille le réel. Dans son monde, la nuit est toujours feinte, elle est « américaine ». Et les horizons sont des huis clos où le temps a oublié sa fuite. Nicolas corrige, endort puis réveille les paysages, par touche, par endroit. Il joue avec les ombres, les clairs et les obscurs, avec des bouts de soleil, parfois. D’un champ, d’une colline, d’une vallée, il compose un décor. Et les voitures qu’il a projetées à l’intérieur, traversent des régions romanesques, des énigmes où les routes sont potentiellement dangereuses. Car la beauté chez Nicolas Dhervillers, a quelque chose de l’étrange, de l’inquiétude, toujours.
Il est des artistes qui fabriquent des mondes, des ailleurs, des chocs. Des artistes qui ont une signature, un style. Nicolas Dhervillers est de ceux là. 34 ans et ses photographies sont déjà entrées dans de prestigieuses collections, en France et à l’étranger. La série « Road movie » est présentée en exclusivité au festival de l’automobile par la School Gallery / Olivier Castaing. Les paysages ont été photographiés par Nicolas sur l’île de Lanzarote et dans les Highlands. »
Julie Estève
EXPOSITION
Road Movie
Du 29 Janvier au 2 février
Dôme des Invalides
Paris
France
http://www.nicolasdhervillers.com
http://www.festivalautomobile.com
http://www.schoolgallery.fr