On oublie souvent que la plupart des paysages qui nous entourent n’ont plus rien de sauvage ni de naturel. L’homme transforme son environnement, le façonne à sa mesure, sans en être conscient mais souvent de manière harmonieuse, peut-être aussi par accident.
Thierry Ardouin interroge ces paysages où, a priori, il n’y a rien à voir.
Respectant à la fois les usages de la photographie de paysage, et établissant un point de vue sensible, l’image trouve sa force dans son aspect documentaire implicite, mais également dans le surgissement qu’elle révèle. Deux points de vue s’entremêlent ; le témoignage et la contemplation. L’utilisation de la chambre, le choix des angles, la lumière très contrastée posent les bases de ce double regard. Ce dispositif permet une photo réfléchie, où l’on prend son temps. Derrière le vide apparent, le paysage murmure. Dans les plis des champs cultivés, entre les lignes sinueuses que l’homme a tracées, se dissimule un monde à découvrir ; la plénitude du recueillement.
Thierry Ardouin
Né en 1961 à Saint-Ouen.
Thierry Ardouin travaille sur les liens qu’entretiennent l’homme et son environnement. Tout en rendant hommage au temps par sa pratique de formats rares (sténopé, microphotographie ou chambre), il cherche les traces de la main de l’homme sur les paysages et la transformation de ceux-ci. Il interroge ainsi la déconnection profonde entre l’humain et sa planète.
1991 Il cofonde Tendance Floue.
1995 Il quitte l’infiniment petit de son laboratoire de recherche pour se consacrer entièrement à la photographie.
2003 Il s’aventure avec la chambre photographique dans les grands espaces et le néant.
2004-2006 Il suit le chantier de la réhabilitation de la Cinémathèque française construite par Frank Gehry.
2011 Exposition de « La bonne/mauvaise » graine à la galerie Beaudoin Lebon, à Paris.
2014 Exposition de « La bonne/mauvaise » au Jardi Botanico de Valencia, Espagne.