Francisco Moreira da Costa est l’un des rares daguerréotypistes au Brésil et le seul à utiliser la technique originale mise au point par Louis Daguerre en 1835.
Il expose à l’Ateliê da Imagem de Rio de Janeiro ses daguerréotypes et tout l’univers qui entoure la dizaine de petites plaques de cuivre montrées sur un pan de mur. Le spectateur peut aussi découvrir le procédé, avec la présentation d’éléments de son atelier-laboratoire où pendant des heures, il tente d’obtenir une image. Il y aussi des objets qu’il photographie et pour la première fois, des tirages réalisés à partir de la numérisation de ses daguerréotypes. L’artiste prolonge ainsi les images uniques de ses plaques métalliques sous forme de tirages photographiques, qu’il a choisi de tirer sur du papier métallisé, afin de rappeler l’effet de miroir bien particulier et propre aux daguerréotypes.
Ses muses, les objets dont il tente de saisir l’image — sans avoir de contrôle sur celle-ci, le hasard jouant une grande part dans le procédé photographique qu’est le daguerréotype — sont principalement des objets désuets. Francisco Moreira da Costa photographie des lampes à huile, des vanneries, mais aussi des racines, fruits et légumes venus des campagnes son pays. Il produit ainsi des images qui se situent bien loin du quotidien carioca, urbain et agité et qui viennent rappeler, à l’époque du règne de la temporalité de l’instantané, la lenteur propre au procédé qu’il utilise.
Devant les images de Tempo Improvável, nous prenons conscience d’un temps qui s’étire, des longues durées que requièrent le temps de pose et le temps de travail nécessaire pour obtenir une image. Jusqu’au temps dont l’œil a besoin pour pouvoir saisir l’image sur un daguerréotype, qui ne s’offre pas entièrement au premier regard, vient placer le spectateur dans une autre temporalité, au tempo plus lent, un temps distendu.
Elsa Leydier
Tempo Improvável
Jusqu’au 19 novembre 2016
Ave Pasteur, 453
Urca, Rio de Janeiro
RJ, 22290-240, Brésil
