Qu’est-ce que nous évoque le mot Tchernobyl ? Une catastrophe nucléaire. Un mensonge d’État à propos du nuage radioactif qui n’aurait pas franchi la frontière de notre pays. Des enfants mutants. La notion confuse d’un désastre total.
Tchernobyl est comme la radioactivité : quelque chose de dangereux, mais d’abstrait. Alors comment rendre sensible cette abstraction, comment donner corps à une expérience possible de cette zone, comment faire entrer dans l’ordre du vécu ce qui compromet notre vie même, comment représenter ce qui n’est pas visible, exprimer ce qui n’est pas dicible, sinon par les moyens de l’art ?
Et telle est l’ambition de cette installation de Grégory DAVID et JeanFrançois DEVILLERS qui combine un volume autour duquel se déplacer, des images projetées sur ses faces en interaction avec une bande sonore. Il ne s’agit pas là seulement de rendre le réel visible, mais de créer les conditions d’une expérience sensorielle et émotionnelle d’une réalité qui met en jeu les conditions écologiques de toute existence humaine.
Biographies
Né en 1968, Jean-François DEVILLERS, titulaire d’un DEA de philosophie et d’un master en ArtsPlastiques, est professeur de philosophie et pratique la photographie depuis une vingtaine d’années.
Né en 1980, Grégory DAVID, titulaire d’une licence en Informatique et Imagerie Numérique, est compositeur de musique électronique depuis une dizaine d’années et professeur d’informatique. Par ailleurs, il est le coréalisateur de nombreux spectacles multimedia.