L’œuvre de la photographe Tami Amit spécialiste de la nature morte, génère différentes transformations dans ce que l’on nomme la Photographie mise en scène. L’ampleur de son travail rappelle la cinématique et les productions de mode, à partir desquelles elle tire la dimension secrète qui charge ses clichés d’épouvante. Cette discrétion vient du fait que ses mises en scène ne sont pas transmises par les images mêmes. Ceci est manifestement une reproduction de l’approche hollywoodienne de la caméra, où les acteurs jouent leur rôle comme si aucune caméra n’était dirigée sur eux.
Contrairement à la caméra hollywoodienne, la présence claire de la caméra dans le cas d’Amit lui permet de fonctionner à couvert, comme si elle photographiait ses sujets d’une cachette. Son style montre également une affinité avec certaines périodes de l’art post-conceptuel, tel que le travail de Cindy Sherman. Dans sa série Untitled Film Stills (« Photographie de plateau sans titre »), Sherman concocta des scènes de films inexistants, se représentant comme l’héroïne. Au regard de cette affinité, l’œuvre d’Amit essentiellement composée de photographies de femmes, avec généralement une femme par image dans une scène de film jamais réalisé, peut être regardée comme le résultat de l’auto-représentation, et plus particulièrement l’auto-représentation féminine dans le cadre fictionnel, avec sa gamme complète d’aspects performatifs.
LIVRE
Insomnia
Tami Amit
Kehrer Verlag
Textes de Alexandre Castant et Ory Dessau
22,5 x 30 cm
116 pages
74 color ills.
Anglais / Français
ISBN 978-3-86828-637-3
34,90 Euro
http://www.kehrerverlag.com
http://www.tamiamit.com