Sylvie Rebbot est l’une de nos plus anciennes collaboratrices. Elle nous a rejoint il y a maintenant 7 ans. Elle est surtout la mythique directrice de la photographie de Geo dont elle s’ occupa pendant plus de 20 ans. L’enfermement obligatoire dans lequel nous sommes tous plongés lui a donné l’idee d’une chronique réguliere sur ses mémoires photographiques. En voici le premier volet :
Presque deux mois de solitude. Ce matin cependant courses au marché du village voisin. Une queue respectueuse des distances devant le marchand de légumes sauf deux vieilles dames essayant de tricher pour passer devant, vites rappelées à l’ordre par les marchandes.
Aujourd’hui il fait très beau donc je vais assumer un projet par jour pour la maison. J’ai ouvert le robinet du jardin fermé depuis le début de l’hiver et je vais nettoyer la terrasse en bois qui avait verdi à cause de la pluie abondante un bon projet physique en plein air au soleil. Il y a des fleurs dans le jardin et les arbres sont couvert de bourgeons. C’est le printemps.
Cet après midi il y aura une promenade avec Holly la chienne peut être au bord du canal. Puis si les textes sont en ligne un peu de remue-méninges pour l’Oeil de la Photographie, et peut être une note sur la photographie plus exactement une image mais laquelle, j’ai pensé aux livres dans la bibliothèque, et puis j’ai regardé autour de moi les photos sur les murs.
Acapulco de Marc Riboud, un lointain cadeau de Noël de Marc, moi je l’appelle la sieste avec la poule, je sens la chaleur même à l’ombre sous le palmier.
J’étais très étonnée à Acapulco, la plage était sublime mais personne ne se baignait, les touristes sont dans les jardins des hotels, dans les piscines mais personne ne s’aventure dans la mer devant un des hotels luxueux, devant des américains sans doute en train de bronzer sur des chaises longues j’ai plongé, j’avais une vingtaine d’année, j’étais grande mince et blonde et surtout très bonne nageuse. Je suis allée loin vers le milieu de la baie, l’eau était délicieuse et il y avait quelques petites vagues, puis l’idée des requins m’a fait rentrer vers la plage. J’ignorai que très vite tout près, le bord de sable est très rugueux et la pente très à pic, les vagues si agréables loin de la plage m’ont projetée sur la pente qu’il fallait remonter, m’ont roulée sur le sable ; j’ai bu la tasse puis après un dernier effort je suis sortie de l’eau les cuisses écorchées, mes cheveux longs sur le yeux et le haut de mon maillot de bain déchiré. Un peu honteuse j’ai récupéré mes sandales puis je suis allée prendre une douche dans les jardins de l’hotel. Nous campions avec notre camionette volskwagen un peu plus loin sur la plage sous un palmier exactement. – Sylvie Rebbot
