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Sylvain Stym-Popper, un photographe architecte

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Sylvain Stym-Popper (1906-1969) entre à l’Ecole des beaux-arts de Paris où il obtient son diplôme d’architecte en 1932. Passionné d’histoire, il entreprend une carrière d’ architecte en chef des monuments historiques en 1946. Parmi les quelques 5000 photographies de sa documentation conservées par la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, figure un petit lot d’images relatif au chantier de restauration qu’il a conduit dans les années cinquante sur le cloître de l’abbaye Saint-Michel-de-Cuxa situé sur la commune de Codalet, dans les Pyrénées-Orientales. A la suite de la suppression des ordres monastiques par la Révolution française en 1790, les moines ont quitté l’abbaye qui a été vendue en 1791. Le démontage du cloître n’a cependant commencé qu’au début du 19e siècle : ses éléments ont été dispersés dans les villages alentours et souvent remployés. En 1862, l’édifice a été classé au titre des Monuments historiques ce qui devait théoriquement le préserver des pillages et des dégradations. Cependant en 1907, l’artiste et marchand Georges Grey Barnard se procure auprès du propriétaire de l’abbaye les dernières arcades du cloître toujours en place. Cet ensemble sera acquis par John Rockfeller Jr en 1925 pour les collections médiévales, les célèbres « cloisters », du Metropolitan Museum de New York dont il constitue un des fleurons. Stym-Popper collecte les chapiteaux restants qui ont été dispersés dans la région ou qu’il retrouve à l’abbaye même. Ils sont quelquefois à même le sol : certains d’entre eux seront utilisés pour la reconstitution des ailes sud et ouest du cloître dont une fragile maquette de carton donne le modèle. En attendant, ils sont rassemblés dans un lapidaire de fortune. Quelques vues du chantier présentent le cloître renaissant tel un squelette de pierre patiemment recomposé. Son travail achevé, Stym-Popper prend des vues d’ensemble qui témoignent de l’effet produit. La maquette n’est alors plus qu’un souvenir. L’architecte, tel un démiurge, a réalisé, à partir de quelques vestiges, une évocation d’un passé révolu destinée à stimuler notre imaginaire. Sa documentation photographique, constituée d’images prises à la volée lors de ses visites de chantiers, est tout à la fois un aide-mémoire pour le présent, une archive qui doit témoigner pour la postérité de l’avancée des travaux mais aussi une part d’un bilan d’activité personnel. Ce bilan comprend également la restauration d’autres monuments prestigieux : les Augustins et les Jacobins de Toulouse, le Palais des rois de Majorque à Perpignan, le château de Salses et l’église de Serrabone.

I.G.

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