Depuis sa naissance, la photographie a été considérée comme « l’art du peuple » en raison de son accessibilité. Pourtant, très tôt une ligne a été tracée entre le professionnel et l’amateur enthousiaste, une position qui a évolué lentement malgré les avancées technologiques qui ont en partie aidé à réduire cet écart. Dès 1893, les photographes professionnels se plaignaient d’être face à « une armée de photographes proliférant dans le monde entier ». Il est donc facile de comprendre pourquoi certains s’accrochent aux étiquettes du passé, vu la pléthore d’images qui sont générées aujourd’hui.
Même s’il existe indubitablement toute une kyrielle de talents requise pour être considéré comme un photographe professionnel, l’idée selon laquelle vous ne pouvez être un « vrai photographe » que si vous êtes payé pour vous rendre sur le terrain est exagérée.
Le plus grand festival photographique d’Australie — Head On — a certainement joué un rôle dans la transformation du débat autour de la photographie dans ce pays, de l’exclusivité à une position plus égalitaire où le travail en lui-même est ce qui est jugé plutôt que la personne qui l’a réalisé ou l’équipement qui a été utilisé. Et je pense que cette transformation est merveilleuse et qu’elle représente un pas pour la photographie, parce que la diversité aide à briser les barrières, ce qui permet d’établir la photographie essentiellement comme miroir de la société sous toutes ces formes.
Une philosophie inclusive sous-tend la programmation de Head On et est au cœur de l’approche de son directeur, Moshe Rosenzveig. En ouvrant le festival à une large sélection de photographes, Rosenzveig a créé une plate-forme où photographes établis comme émergents peuvent s’exposer. Et en programmant une palette variée de travaux, il a aussi amené la photographie au public ; l’année dernière, Head On a attiré plus de 600 000 visiteurs. Head On a aussi introduit la photographie dans les galeries d’art avec de nombreuses expositions dans son programme annuel, ouvrant la voie à d’autres photographes pour exposer et potentiellement vendre leurs travaux.
Lire l’article dans son intégralité dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.
FESTIVAL
Head On Photo Festival
Jusqu’au 8 juin
Sydney
Australie