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Stockholm: Birnbaum on photography

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Lorsque Daniel Birnbaum est devenu directeur au Moderna Museet de Stockholm en 2011, il a pris une mesure radicale en réorganisant la collection entière du musée: Exit les Rauchenbergs, les Duchamp et les Klein, sont arrivés Cindy Sherman, Duane Michaels et Larry Clark…

L’impressionnante collection du Moderna Museet de la photographie, allant de 1840 à nos jours, et mettant en vedette plusieurs noms restés célèbres dans l’histoire de la photographie contient plus de 100000 photos. Ensemble, avec un intérêt croissant du public pour la photographie, ceci est devenu un point de départ pour Birnbaum.

Another Story est construit en trois parties et ne cesse de prendre de l’importance au cours de l’année. Il prendra finalement l’ensemble du musée en charge à la fin de 2011.

La première partie appelée Possessed by the Camera a ouvert en Février et met en exergue la photographie contemporaine. La deuxième partie appelée See the World! a ouvert en avril et se focalise sur la photographie des années 1920 à 1980. La toute dernière partie sera accessible au public en novembre et portera le nom de Written in Light, elle montrera ce qu’était la photographie des années 1840 à 1930. Finalement, ce dont vous allez faire l’expérience au Moderna Museet en novembre est une sorte de chronologie inversée de l’histoire de la photographie.

Dans la première partie de l’exposition, nous retrouvons des superstars de renommée mondiale comme Cindy Sherman, Michaels Duane, Robert Mapplethorpe, Walker Evans, les Becher et Hiroshi Sugimoto, mais aussi beaucoup d’importantes contributions suédoises et de l’Est de l’europe avec Annika von Hausswolf, Annika Karlsson Rixon, Liina SiiB et Zofia Kulik. Une salle entière de l’exposition est dédiée à la photographe suédoise Eva Klasson qui avait acquis une notoriété internationale à Paris dans le milieu des années 70 pour son ouvrage intitulé Le Troisième angle (The Third Angle). Pendant quelques années, elle a bénéficiée de nombreuses expositions à Paris, à Rome, à Genève et à Stockholm avant d’abandonner la photographie et de se rendre aux États-Unis.

La partie de l’exposition See the World! est plus axée sur la photographie documentaire et le photojournalisme dans le sens le plus large mais on y trouvera aussi de la photographie surréaliste. Elle nous présente des œuvres importantes de Diane Arbus, Irving Penn et bien sûr Christer Strömholm. Certains des héritiers Strömholm sont également représentés ici: Anders Petersen, JH Engström et Catharina Gotby. La photographie sociale et de politique engagée qui a émergé avec les magazines d’images comme Life, Vu, Berliner Zeitung et Swedish Se et qui s’est fait connaître comme «de la photographie humaniste» est également présente avec des photographes comme Henri Cartier-Bresson, Robert Capa et Julia Pirotte.

La Lettre de la Photographie a interviewé Daniel Birnbaum pour connaître la raison d’une exposition de la photographie à une telle échelle.

Ceci est votre première exposition en tant que directeur du Moderna Museet, pourquoi avez-vous choisi de faire une exposition avec de la photographie uniquement ?

Ce n’est pas vraiment une exposition, c’est une façon de montrer la collection. Tout le monde est habitué à Picasso, Duchamp, Warhol… Depuis quelques mois, ça sera plutôt August Sander, Irving Penn, Nan Goldin, Robert Mapplethorpe, Cindy Sherman et bien sûr beaucoup d’autres. Le Moderna Museet peut raconter tellement d’histoires avec sa collection, nous voulons être un peu plus dans l’expérimental et dans l’audace. L’histoire classique est toujours là de toute façon. L’année prochaine, nous continuons ce voyage avec des images animées. Nous avons une des plus grandes collections au monde de l’avant-garde de l’art du cinéma et de la vidéo. En même temps, nous faisons aussi nos propres expositions. En ce moment, c’est la jeune artiste suédoise Klara Lidén. En fait, ce sont mes premières expositions au Moderna Museet! 


Il y a de nouveaux musées et des galeries spécialisées dans la photographie, les prix sont en hausse sur la photographie, il y a de nouveaux magazines… Pourquoi pensez-vous que l’intérêt pour la photographie est devenue aussi important ?

Je pense que les gens aiment l’immédiateté de l’image photographique. Aujourd’hui, tout le monde pense être photographe et au moins, tout le monde est propriétaire d’un appareil photo numérique. Nous sommes en train de travailler sur un projet à ce sujet avec la personnalité underground Carl Johan De Geer, qui demande à des gens ordinaires, à tout le monde, d’envoyer leurs images de la vie quotidienne du musée. Environ six mille photos sont arrivés les premières semaines, et l’archive ne cesse de croître… 
 


En dehors de tous les grands noms internationaux, il y a beaucoup de photographes suédois représentés dans la collection. Quelle est leur place à l’international ? Y a t-il un intérêt pour la photographie suédoise dans le reste du monde ?

Je pense qu’il y a une tradition de la photographie très forte en Scandinavie et nous présentons un grand nombre des plus grands photographes dès maintenant, comme Christer Strömholm. Parmi les plus jeunes qui travaillent aujourd’hui, il y a beaucoup d’artistes qui utilisent la caméra comme outil, sans se définir eux-mêmes comme photographes. Maria Miesenberger est exposée partout dans le monde aujourd’hui. Je suis sûr qu’elle se voit comme une artiste, tout comme Cindy Sherman. Le milieu ne définit pas complètement sa pratique. 
 


Bien, donc aujourd’hui, alors qu’il y a tant d’artistes ordinaires qui travaillent aussi avec les médias photographiques, comment séparez-vous le travail photographique des autres types d’oeuvres d’art? Est-ce que les récents dons comme ceux de Cindy Sherman et Annika von Hausswolff font partie de la collection photographique ou de la «collecte ordinaire » du Moderna Museet ?

Ça fait très vieux jeu de traiter la photographie comme un monde en soi. Le MoMA, le Pompidou, le Tate, le Louisiana et le Moderna Museet ont des spécialistes de l’histoire de la photographie mais maintenant, il y a un ghetto pour les photographes. Les œuvres que nous recueillons font simplement partie de la collection Moderna Museet.


Une grande partie de la scène photographique actuelle est très différente de ce qu’elle était il y a dix ans: de nombreux artistes utilisent l’ordinateur comme leur appareil photo ou tout simplement s’approprient d’autres œuvres photographiques, qu’ils publient et exposent leur travail en ligne. En tant que directeur d’un musée national moderne, quel est votre avis sur ce sujet? Y a t-il une place pour des travaux comme celui-ci dans les murs du musée et pourriez-vous l’inclure dans vos collections ?

C’est un grand défi. Il y a tant de formes d’expression et la créativité actuelle fait référence à de nouveaux médiums de communication. Que veut dire YouTube pour l’art vidéo, par exemple? Actuellement, nous préparons un grand projet interactif avec Carl Johan De Geer où des milliers de personnes nous envoient des images numériques. La force de ce projet est assez impressionnante. Que ferons-nous avec tout cela ? Faut-il tout imprimer pour les archives ? Cela fait beaucoup de questions.

Il y a quelques artistes représentés nés dans les années 1960, y a t-il quelque chose d’intéressant qui se produit avec les jeunes générations quand il en viennent à la photographie?

Another Story est un travail de la collection, alors bien sûr l’ensemble du projet a une dimension historique et ne repose pas vraiment sur une définition de notre temps. Ce qui est intéressant, c’est que notre focalisation sur l’image photographique a aiguisé l’oeil sur ce qui se passe maintenant et nous avons acheté ou reçu de nouvelles œuvres de nombreux artistes qui travaillent maintenant comme Alex Prager, les jumeaux Starn et beaucoup, beaucoup d’autres. En outre, certains artistes suédois ont fait don de travaux photographiques, par exemple Ulf Rollof, normalement considéré comme sculpteur et Cecilia Edefalk, la plus connue des peintres en Suède.


Pourriez-vous simplement nous faire part de 7 dates importantes de votre histoire !

Vous voulez dire mon histoire personnelle? Eh bien:

1963: Naissance à Stockholm
1967: Déménagements aux USA, de la maternelle à l’Université d’Harvard !
1973: Déménagements à Genève, j’ai commencé le ski alpin au Mont Blanc
1979: Je me suis procuré un kit de batterie Gretch et j’écoute Miles Davis à plusieurs concerts
1989: Etudes de philosophie à Berlin (bon timing)
1992: Mariage avec Charlotte
2009: J’ouvre la Biennale de Venise et bat un record d’audience

Magnus Naddermier

Another story – Photography from the Collection
11 Fevrier 2011 – 15 February 2012
Moderna Museet
Exercisplan, Skeppsholmen
Stockholm, Suede

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