… Avec les nus, le fond noir me permet d’aller au plus proche de la composition avec le modèle, en me débarrassant des artifices et de l’anecdotique… Il donne une lecture très directe de l’image, qui provoque l’émotion… Tout est fait pour qu’à la fin, il n’y ait que le corps. C’est la profondeur qui m’attire, j’aime le noir, la densité du noir profond dans lequel on peut s’oublier et rêver.
Le titre CARBONE s’est imposé, car il fonctionne aussi bien avec les nus qu’avec les paysages. Mes paysages sont surtout urbains, il y a toujours quelque chose qui rappelle la ville, la banlieue, Le mot carbone m’évoque aussi les mines de crayon, la pratique du dessin, le graphisme. Les aplats de noir que j’utilise pour mes nus rappellent la peinture.
Mes images suggèrent des émotions pluttôt que des histoires…
… Je commence toujours par un portrait parce que j’ai besoin de faire connaissance avant de demander au modèle de se déshabiller… Je discute beaucoup avec mes modèles, je suis très curieux, j’aime connaître leur histoire. Les récits sont parfois très surprenants, douloureux, durs.
… Une fois ce temps du portrait passé, il faut de l’amusement réciproque, d’abord pour balayer le côté sexuel du nu et aussi pour qu’il y ait de l’émulation dans la recherche des attitudes et des poses. J’aime bien le mot rigoler parce qu’il fait référence au jeu des enfants…
Dans CARBONE, j’ai voulu construire une résonnance entre les nus et les paysages, comme une invitation à un voyage intérieur, dans la continuité d’Insomnies, mais avec une plus grande intensité.
