Shir Hashirim
Le Cantique des Cantiques est le livre le plus poétique de la Bible. En seulement 117 vers, le poème met en scène la représentation la plus lyrique de l’amour entre un homme et une femme. Le projet photographique s’inspire de ce texte merveilleux et musical.
Le nombre d’images, vingt-six, n’est pas accidentel: dans le judaïsme, le nombre fait référence au tétragramme sacré הוהי « YHWH ». Telle une signature en filigrane, le mot « dôdi » (cher, bien-aimé, épithète que la femme réserve à l’aimé) se retrouve vingt-six fois dans le Cantique.
La protagoniste, Sulamite, apparaît dans une lumière édénique, qui illumine les merveilleuses métaphores du Cantique, où le corps de la femme est un jardin luxuriant, une source d’eau claire, une symphonie de formes et de parfums en parfaite harmonie avec la nature.
La technique utilisée était la superposition d’images, deux, trois ou plus, dans lesquels la couche de base est le portrait féminin. J’ai ensuite creusé couche par couche comme dans un site archéologique, jusqu’à ce que l’image finale émerge.
Dans la réalisation du projet, j’ai regardé des expériences figuratives très lointaines, de l’iconographie byzantine avec ses ors et ses mosaïques aux nus photographiques de Julien Mandel des premières décennies du XXe siècle, jusqu’à Gustav Klimt et Marc Chagall, l’auteur du célèbre série de tableaux consacrée au Cantique.