Tout mon travail est imprégné de la perspective de la vie prise comme une circonstance pénible, une vision cynique et sans illusion qui m’amène à me concentrer sur les aspects négatifs des choses. Cette manière dont je perçois la réalité, cependant, ne cherche pas à promouvoir le désenchantement en lui-même, mais promeut plutôt un point de vue alternatif à l’expansion d’une fausse empathie constituant le socle de notre société. Mon expression créative passent par la représentation d’états d’esprit tourmentés, mais jamais définitifs.
Je suis fasciné par les ombres infinies qui colorent la vie contemporaine, j’aime le gris plutôt que le noir et blanc. Les sentiments d’anxiété et d’inconfort, qui, d’une certaine manière, appartiennent à chacun de nous, ainsi que l’approche de la mort qui peut être la nôtre, restant généralement cachés dans une société qui se définit comme omnipotente et éthérée, sont les points focaux sur lesquels se concentre mon travail. Les images trompeuses d’une fausse réalité utilisaient des couleurs artificielles, je préfère des teintes qui retraduisent une vision plus pittoresque et réduite à l’essentielle. Je trouve plus pratique pour traduire mes représentations de travailler avec les technologies numériques, un véritable kaléidoscope de nuances d’expression qui permet à l’artiste d’étendre indéfiniment le champ de son intervention.
Stefano Bonazzi