Le nouveau livre de Michelle Frankfurter, Destino (“destination/destin”) documente l’histoire d’immigrés clandestins qui tentent de se rendre aux USA du Mexique. Beaucoup viennent d’Amérique centrale, ont voyagé pendant des semaines, souvent seuls, errant dans des étendues sauvages, trop apeurés pour rebrousser chemin, chaque pas étant fait avec l’inquiétude de ce qui les attend. C’est un conte difficile, et les photographies de Frankfurter capturent l’angoisse et les difficultés de cette dure route, un voyage qu’elle a partagé avec ses sujets.
Quitter sa patrie pour un meilleur avenir dans un nouveau pays, c’est une histoire qui a été racontée maintes fois à travers les siècles. Être transplanté dans un pays étranger est déjà assez dur si vous avez l’étiquette “immigré légal”. Pour ceux qui fuient la pauvreté ou les conflits, l’étiquette “immigré clandestin” en rajoute à une âme déjà porteuse de fardeaux, et souvent, la vie qui promet de grands espoirs après la terreur apporte ses propres nouvelles horreurs.