C’est l’email insolite de la semaine.
Il vient de la photographe Sophie Harris-Taylor.
Ajustements
J’ai lentement pris conscience que j’étais l’une des rares femmes parmi mes pairs à n’avoir jamais subi de soi-disant « ajustements » – du botox et des produits repulpants pour les lèvres, les joues ou les sourcils. Les salons proposant ces traitements semblent apparaître dans toutes les rues principales, et ils sont même disponibles chez les dentistes et les coiffeurs.
Je voulais découvrir pourquoi tant de femmes se tournent vers ces procédures – personnellement et culturellement. Quel est l’effet de cette nouvelle ubiquité sur celles qui choisissent de les avoir et sur les générations futures de jeunes femmes ?
Instinctivement, j’ai supposé que cette tendance était façonnée par des attentes sociétales patriarcales et irréalistes. Mais à mesure que j’ai commencé à parler aux femmes, une image plus complexe est apparue. Plutôt que de conformité, il s’agissait souvent d’autodétermination. Beaucoup se sentaient « responsabilisés ». Les ajustements peuvent refléter les idéaux de beauté traditionnels, mais il en va de même pour les choix en matière d’épilation, de maquillage et de teinture capillaire, que nous ne jugeons pas aussi durement.
On peut soutenir que l’accessibilité et l’abordabilité démocratisent ce qui était autrefois un marqueur invisible de privilège. Et pourtant, comme la stigmatisation demeure, ces sujets sont rarement abordés en public ou même en privé. Ce secret peut entraîner des risques pour la santé médicale et émotionnelle.
J’ai été fascinée par l’ampleur de la réflexion et de l’introspection des femmes que j’ai rencontrées. Je ne pense pas que ce projet puisse, ou doive, aboutir à une conclusion définitive. Au lieu de cela, j’aimerais que cela ouvre une conversation. En apparence, les « ajustements » concernent l’apparence. Mais leur impact plus profond est multiforme et nuancé, avec des conséquences de grande envergure.
Sophie Harris-Taylor
www.sophieharristaylor.com
IG: @sophieharristaylor