A propos de La Corderie n°25
La Corderie n°25, deux cabinets de psychanalystes mais aussi lieu de vie depuis plus de 30 ans.
Souhait de garder trace par la photographie d’un lieu chargé, qui m’est tout autant familier (rituels des fêtes de famille pour familles décomposées et recomposées, qu’étranger (je n’y ai jamais vécu).
Lieu étrange aussi de par le passage jour après jour de patients en quête d’écoute venus s’allonger sur le divan et dévider le temps d’une séance les fils d’une vie emmêlés.
Silhouettes croisées, silence imposé, atmosphère feutrée, mystère du cabinet, espace interdit, lieu de mémoire, la vie reprend ses droits tard le soir et les jours de repos.
Les murs dévoilent des bouts de vie, les tapisseries témoignent du temps passé et les armoires s’ouvrent sur les archives familiales.
Travail sur la mémoire passée et présente, dire la filiation, avant que ne s’efface…
Le boulevard de la Corderie est situé dans le quartier où l’on fabriquait des cordages pour le port de Marseille. Ce mot « Corderie » devient alors emblématique ici en ce qu’il « raccorde » et
« accorde » à la fois ce qui se joue dans la mémoire de tout un chacun, et l’analyse des patients qui n’en finissent pas de tisser des souvenirs au fil des rendez-vous à cette adresse…
Sophie Guin
www.sophie-guin.com
@sophie.guin