Où ?
L’extension du domaine de la photographie passe chez Solange Kowalweski par le retrait du retrait et donc par l’effacement de la présence humaine. Néanmoins le monde est habité à travers les lieux et les choses saisis à travers un incontestable regard.
Le paysage lui-même est capté tactilement mais sans insistance. Nous gardons un pied sur terre mais l’imaginaire reste la folle du logis. Tout aspect sordide s’efface et la hantise de l’air s’inscrit dans un univers épuré.
De la texture scénique surgit une lumière d’ouate au moment où l’artiste devient la technicienne des surfaces. Elles sont saisies selon divers angles et une forme d’abstraction.
Sans chercher le moindre effet, la photographe qui est aussi plasticienne crée des symbioses poétiques. D’autant qu’aux péroraisons plastiques elle préfère une attention à ce qui parle à son inconscient.
Existe toujours un accord tacite à la dérive. Solange Kowalewski retient un éphémère qui soudain se libère. En un éclair des fragments de réel entre dans l’immanence ex-abrupto.
Ce que la créatrice retient semble peu, mais on se contenterait de moins. Restent des fêlures qui sont une suspension du temps là où par le paysage nous sommes à mi-chemin entre l’être et l’étant. Chaque prise possède ainsi sa part de vérité.
Jean-Paul Gavard-Perret
https://www.solangekowalewski.com/
