La galerie Edwynn Houk présente les dernières œuvres de Sissi Farassat. C’est sa première exposition solo à New York. En voyant les travaux de Farassat, on comprend rapidement que l’artiste a passé des centaines d’heures à transformer chacune de ses photographies en un objet unique. Farassat modifie drastiquement les propriétés mêmes du médium photographique : le caractère instantané de la prise et la possibilité de réaliser des impressions multiples. Au lieu d’user de ces caractéristiques, elle prend du fil et une aiguille et coud sur chaque tirage des milliers de cristaux, de perles, et de paillettes, transformant chaque photographie en une sorte de tapisserie.
Sissi Farassat est née à Téhéran en 1969 et s’est installée à Vienne avec sa famille en 1978. Ses travaux sont largement autobiographiques et relatent souvent des épisodes de sa vie à travers une combinaison unique d’influences artistiques persanes et viennoises. Elle a débuté en transformant ses propres passeports périmés, en les embellissant avec des paillettes et des perles, les détournant de leur fonction originale pour les transformer en œuvres d’art uniques. Depuis lors, Farassat a utilisé aussi bien des autoportraits intimistes que des instantanés de ses amis ou de ses proches. Ses images ne sont pas mises en scène ni l’objet d’une pose formelle, mais sont toujours séduisantes et d’une certaine manière mystérieuses. Farassat tend à isoler chaque sujet de ces photographies avec son travail d’aiguille, remplaçant le fond original par une délicate surcouche. Ce faisant, elle brouille la distinction entre photographie et objet, montré et caché, et sépare le sujet de son contexte original. Farassat joue avec notre regard et semble se délecter de l’ambivalence de ses transformations.
Vous pouvez lire l’article dans son intégralité, dans la version anglaise de L’Oeil de la Photographie.
EXPOSITION
EDWYNN HOUK GALLERY
745 Fifth Avenue
New York NY 10151
USA
Du 5 janvier au 16 février 2013
www.houkgallery.com
