L’exposition Translocals, actuellement visible à la Bildhalle, de Zürich, en Suisse, consiste en une série de vues de l’intérieur de réceptacles historiques et modernes que Sinje Dillenkofer a photographiés dans des collections privées et publiques ou des archives de musées, dont le Louvre à Paris. Elle s’intéresse surtout aux conteneurs vides, aux étuis, coffrets et boîtes – les “architectures de l’archive”. Pour l’artiste, montrer comment certains objets sont stockés, archivés et enregistrés est une sorte d’“examen socioculturel” à partir duquel on peut déduire les structures de pouvoir et les valeurs morales. La manière dont une société et une culture spécifiques traitent leurs archives nous éclaire sur ce que cette société considère comme beau, significatif ou important.
Les photographies de Dillenkofer sont des images autonomes et abstraites où temps et passé deviennent visibles. Les lignes et les formes apparaissent parce que des objets précieux comme les instruments scientifiques, les bijoux ou les articles d’usage quotidien ont été protégés et archivés. Les objets eux-mêmes n’apparaissent pas dans les images, mais sont présents dans la forme négative de l’espace creux et rembourré. Ces empreintes confèrent aux photographies une qualité picturale, une vie poétique propre.
Sinje Dillenkofer utilise la photographie comme un média artistique et un outil documentaire lui permettant de thématiser sa vision de la vie et de la société. Ses travaux analysent les structures sociales, les valeurs morales et les concepts de la nature. Il s’agit souvent d’études typologiques qui questionnent le degré d’individualité et de respect qu’une société est prête à accorder à ce qu’elle considère soit comme “étranger”, soit comme “digne de confiance”.
Sinje Dillenkofer, Translocals
Du 25 mars au 6 mai 2017
Stauffacherquai 56
8004 Zürich
Suisse