Pour ceux qui vivent ou sont de passage à Singapour, il est possible aujourd’hui d’assister à la première du documentaire Watermark réalisé par Jennifer Baichwal, Nick de Pencier et Edward Burtynsky à la galerie Sundaram Tagore (Gillman Barracks, 19 h, M. Burtynsky sera présent).
Trailer :
http://www.youtube.com/watch?v=IVGivCFNihM
C’est la première fois qu’Edward Burtynsky a une exposition solo à Singapour. Je l’ai visitée la semaine dernière, un jour marqué par une pluie pénible mais bienvenue après des mois de sécheresse. La magnificence de l’eau était également à l’honneur dans la galerie Sundaram Tagore. Water est la dernière série du photographe canadien Burtynsky. Dès les premières images, on est frappé à quel point ce projet est ambitieux et impressionnant. Il est tout à fait impossible de ne pas se poser de questions face à ces photos grand format imprimées à la perfection, ou même en feuilletant les pages du catalogue publié par Steidl.
Le livre est également disponible sur iPad :
http://www.edwardburtynsky.com/site_contents/Books/Water_App.html
Les questions soulevées par la puissance de ces images portent sur « l’échelle et l’impact de la consommation et de l’industrialisation humaine sur les réserves d’eau mondiales ». Précédemment, les projets photographiques grand format de Burtynsky se sont concentrés avec un point de vue original et unique sur des structures utilisées quotidiennement et sur des paysages à couper le souffle : des mines et des carrières abandonnées, des chantiers navals au Bangladesh, des veines de nickel en Ontario, le pétrole, le charbon, l’acier, l’industrie et le recyclage en Chine.
Divisé en chapitre, Water commence sur une note triste. En 2010, Burtynsky a documenté la tragédie du Deepwater Horizon de BP, les millions de litres de pétrole déversés, et il est clair qu’il y a une chose que l’homme sait faire avec l’eau : provoquer des désastres. L’homme peut aussi contrôler l’eau pour générer de l’énergie (des anciens bâolis en Inde aux nouveaux projets de barrage pharaoniques en Chine, en passant par les canaux modernes pour l’architecture ou sa contribution à l’existence dorée en Californie ou en Arizona). Ensuite, la série Pivot Irrigation est la plus à même de créer des suggestions, à la fois par la perfection puissante et géométrique des images, presque abstraites, et par la capacité de l’homme à réinventer d’immenses paysages pour son propre usage.
Un autre chapitre de Water, volontairement placé en dernier dans le livre, est dédié au thème de la source. Il retrace « le voyage de Burtynsky en Colombie britannique et en Islande, lieux où prend place une étape critique du cycle hydrologique : les montagnes, les glaciers, et la neige. Ce sont les premiers paysages en plus de trente ans au sein desquels Burtynsky s’est concentré spécifiquement sur la nature sauvage et immaculée, au lieu de mettre en valeur les modifications que les humains leur ont apporté ».
Exhibition
Water
Photographies de Edward Burtynsky
Jusqu’au 6 Avril 2014
Sundaram Tagore Gallery
01-05 Gillman Barracks
Singapore
http://www.sundaramtagore.com