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Shomei Tomatsu

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Shomei Tomatsu (1930-2012) est en quelque sorte né à l’ombre de la guerre. À la fin du conflit en 1945, il avait quinze ans. Il ne fut pas appelé au front mais assista au bombardement de sa ville natale, Nagoya.

Tomatsu débuta la photographie en autodidacte au début des années 1950. Tout au long de sa carrière, il s’immergera de plus en plus dans la réalité qui l’entoure, dans un pays dévasté, marqué par les séquelles laissées par la guerre. Ainsi, dans un langage très réaliste mais tout en évitant le photojournalisme au sens propre, Tomatsu montre les blessures des vétérans de guerre, la pauvreté des rues, mais aussi la renaissance de la vie politique.

En 1958, il décide d’entreprendre un voyage pour comprendre quel était le quotidien des bases militaires nord-américaines qui occupaient son pays. Son oeil investigateur se fixe alors sur l’aspect quotidien de la vie des soldats, mais aussi sur la violence dont de nombreuses femmes furent victimes, perçues comme des objets sexuels.

Peu de temps après, il rencontre et photographie à Nagasaki quelques hibakushas (les survivants) dont les corps et les vies brisés rappellent le souvenir des bombes nucléaires.

Au cours des années 1960, alors que le Japon s’éloigne de la crise économique et sociale, Tomatsu prend le pouls des révoltes étudiantes remettant en cause le statut quo et protestant contre la guerre du Vietnam. Il sut aussi capter l’effervescence sexuelle de ceux refusant l’ordre moral hégémonique, comme on peut le voir dans son livre de photos Oh! Shinjuku (1969).

Dans les années 1980, suite à une crise cardiaque, Tomatsu recherche la nature, parfois polluée par l’Homme, un espace de méditation sur le passage du temps, un élément que l’on peut aussi retrouver dans l’archipel d’Okinawa et dans les mers du Sud.

La photographie de Tomatsu est essentielle pour comprendre le Japon de l’après-guerre. Ses images ne cherchent pas à retranscrire le pur reflet de la réalité, mais son oeuvre est imprégnée de la complexité de l’existence humaine. À cet effet, il utilise la plongée, la contre-plongée, des cadrages audacieux et d’autres moyens qui donnent une touche avant-gardiste à son langage visuel.

Juan Vicente Aliaga – Commissaire de l’exposition

 

Jusqu’au 16 septembre, 2018

Fundación MAPFRE

Casa Garriga Nogués

Barcelone. Espagne.

www.fundacionmapfre.org

 

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