Lumas (Paris) rend hommage à la femme et à sa sensualité à travers de l’exposition Sex in the City et des oeuvres de neufs photographes (Michel Comte, Formento & Formento, Andreas Kock, Jens Nagels et Jacques Olivar). Dans l’art, le captivant, l’inattendu ne surgit souvent que dans la rupture visuelle avec le sujet. Placé dans un environnement urbain, le charme, la beauté objective des femmes est brisée, neutralisée et mise en contraste. De cette manière, il devient possible au spectateur de reconnaître et d’éprouver la symbiose qui née de l’érotisme, de la sensualité et de l’anonymat citadin.
Pendant 25 ans, le Suisse Michel Comte a travaillé pour Vogue, Vanity Fair, Interview, Stern et GQ faisant le portrait des plus belles femmes et des artistes les plus célèbres du monde. Ce sont des photos d’une grande intimité qui nous ouvre les portes de l’âme du modèle. La série « Intimacies » de Michel Comte est un hommage à la femme, son thème favori. Qu’elle soit habillée par les plus grands couturiers ou nue et vulnérable, Comte parvient toujours avec son appareil photo à passer le voile des apparences pour atteindre le coeur du sujet féminin.
Une jeune femme regarde au dehors par la fenêtre du train. Son air dévoile une curiosité soutenue, une certaine incrédulité, peut-être même un léger effroi. Que voit-elle là ? Surprend-t-elle son bien-aimé lors d’un rendez-vous avec une autre femme ? Il s’agit toujours de belles femmes, glamoureuses et parfaitement stylées, placées dans un environnement désert : dans des gares, des stations essence, des chambres d’hôtel, des restaurants. Leurs visages sont le miroir d’émotions dramatiques comme la nostalgie, la solitude ou la mélancolie. Ce sont ces forts sentiments qui transmettent la qualité incroyablement narrative à ces photographies couleurs du couple d’artistes Formento & Formento.
Comme Helmut Newton, Andreas Kock est un iconoclaste, à comprendre ici dans le sens d’une deuxième génération. Le photographe de mode est connu pour ses shootings photo mis en scène et inhabituels, dans lesquels il utilise consciemment des modèles de film et de l’histoire de l’art. « Little Miss Newton » est le titre de sa nouvelle série. Il ne pourrait pas montrer sa référence de façon plus ouverte et en même temps plein de respect envers le créateur des Fashion-Nudes. Ces photographies faisaient partie d’une série de mode – une fois de plus la photographie de mode se révèle être à la source de photos passionnantes. Elles fascinent par leur forte sensibilité et leur mise en scène arrangée jusque dans le moindre détail.
Jens Nagels – Le flou dans l’histoire de l’art a une tradition qui remonte à la Renaissance et est étroitement lié à l’observation de phénomènes naturels. La densité de l’atmosphère, l’obscurité et la brume transforment et altèrent les choses et se traduisent par un aspect diffus et mystérieux dans la peinture. Dans les manuels traditionnels de photographie, nous apprenons que la netteté est un but en soi et ce n’est qu’avec l’apparition de programmes automatiques et la quasi-impossibilité pour l’amateur de rater ses photos, que dans les deux dernières décennies du XXe siècle, le flou s’empara de la photographie d’art – abstraction faite d’un bref intermezzo post-impressionniste vers 1900.
Helmut Newton les présentait habillées ou nues, fières et orgueilleuses. Guy Bourdin les mettait en scène telles des railleuses, ambiance Sex and Crime. Juergen Teller provoque délibérément avec le concept de « white trash ». Les femmes de Jacques Olivar, elles, apparaissent telles des héroïnes de vieux films de la Metro Goldwyn Mayer à la belle époque du Kodacolor, tandis que drame et passion s’enchaînaient après le rugissement nostalgique du lion. Cependant, les modèles qu’il met en scène semblent absents, solitaires, mélancoliques même.
Sex in the City
Michel Comte, Formento & Formento, Andreas Kock, Jens Nagels et Jacques Olivar.
Du 22 février au 10 mars 2013
Lumas Paris
24, rue Saint-Martin
75004 Paris .
France
Tél.: +33 (0) 1 76 31 00 90
Ouvert du lundi au dimanche de 10h00 à 19h00