Journal d’un week-end d’ouverture
Dès son arrivée en gare de Sète, le voyageur est accueilli par d’immenses portraits se fondant dans l’architecture du lieu. Ces visages sont ceux de résistants. Sébastien Colombier, photographe originaire de la région, a voulu honorer la mémoire de ces héros ordinaires qui ont construit l’histoire. Dans le dédale des rues de la ville portuaire, le public peut commencer son parcours.
Pour sa sixième année consécutive, le festival ImageSingulières, qui se déroule jusqu’au 15 juin, est de plus en plus convivial. Au rythme du sud, le temps des cigales approche, le picpoul coule à flots et l’ambiance est décontractée. Malgré les expositions et les installations de qualité, ici, pas de prétention. Tout le monde se rencontre, échange, le directeur artistique Gilles Favier serre les mains ou claque la bise sans regard hautain, toujours curieux d’une rencontre et de découvrir un coup de cœur. Proche de son public et de son équipe, bénévoles compris, il a souhaité, en dépit des difficultés financières, préserver la gratuité de son événement. Surprenant, spontané ou impulsant des collaborations, comme son association cette année avec le site web d’information Médiapart pour le projet « La France VUE D’ICI », inauguré pour l’occasion et qui regroupe déjà quatre photographes talentueux.
Le festival ne met pas à l’écart le Sétois, en proposant chaque année une résidence à un photographe qui apporte une vision supplémentaire sur la ville de Brassens. Cette année, l’invité est Richard Dumas. A l’issue de ces résidences paraît un livre qui constitue une collection éditée par l’association Cétavoir et, pour la deuxième année consécutive, les éditions Le Bec en l’air.
À ImageSingulières, vous l’aurez compris, la photographie documentaire est à l’honneur. Les expositions sont installées dans une chapelle sur les hauteurs du mont St-Clair, dans le magnifique théâtre de la Mer, dans les musées et salles d’exposition ou encore dans les anciens chais viticoles le long d’un canal. Ces imposants bâtiments de pierre servent également de retrouvailles le soir pour les projections et les festivités. À l’orée d’une guirlande lumineuse rappelant les ambiances de guinguettes, on déguste et l’on danse, après la première journée de vernissages et conférences. Car le lendemain s’ensuit un programme tout aussi complet que l’on ne souhaite pas manquer. Du photographe émergent tel que Samuel Gratacap à l’œuvre méconnue de Gaston Paris, en passant par une thématique de photographes russes exceptionnels à la Maison de l’image documentaire, la découverte est à son comble.
FESTIVAL
ImageSingulières 2014
Jusqu’au 15 Juin 2014
Sète, France
www.imagesingulieres.com