EXPOSITIONS
Jours intranquilles
Français d’origine algérienne, Bruno Boudjelal pratique la photographie comme un mode de vie qui interroge sans cesse sa propre identité et nous confronte à la nôtre. Lorsque son père décide de retourner en Algérie, il l’accompagne et découvre à la fois un pays, une famille, un monde traversé de violences, des paysages qui lui parlent et des individus avec lesquels il dialogue sans savoir vraiment comment se situer. De là s’ensuivent dix années d’exploration très personnelle de l’Algérie, entre carnet de voyage et témoignage, qui vont l’amener à passer du noir et blanc à la couleur, à assumer de plus en plus le fait que son point de vue n’est que subjectif, marqué par son histoire personnelle mais curieux de mettre en perspective le quotidien et l’Histoire.
L’exposition Jours intranquilles, chroniques algériennes d’un retour” est composée de trois volets : “Les Voyages à Sétif”, “Bentalha, les lieux d’un massacre” et “L’Algérie d’est en ouest”.
Né en 1961 à Montreuil-sous-Bois, Bruno Boudjelal est titulaire d’un DEA à l’École des hautes études en sciences sociales. Son travail en Algérie débute en 1993, quand pour la première fois il découvre le pays dont son père est originaire et dont il ne savait rien jusque là. Membre de l’agence VU’ depuis 2002, Bruno Boudjelal vit entre Paris et l’Afrique. Tendu entre deux continents et deux cultures, il revendique sa capacité à comprendre et à transcrire les problématiques complexes entre le Nord et le Sud.
Portraits de femmes
Omar D. a aussi répondu à la célèbre série des “femmes dévoilées” de Marc Garanger datant de la guerre d’Algérie, avec sa vision à lui d’un pays riche, d’un patrimoine et d’une culture méconnus en nous montrant des femmes voilées, elles, et en majesté dans leur costume.
Né en 1951 à Annaba en Algérie, ophtalmologue de formation, Omar D. (Daoud) pratique la photographie depuis l’âge de 20 ans. Vivant entre Paris et Alger, il expose régulièrement ses photos depuis 1998, où son travail a fait événement lors des Rencontres de la photographie africaine de Bamako.
PROJECTIONS
Devoir de Mémoire
Omar D. a sillonné l’Algérie d’Est en Ouest à la recherche des nombreux disparus des années 90. De ceux là, il ne reste souvent que quelques souvenirs et des photos d’identité écornées. Il en fera un formidable livre bilingue Devoir de Mémoire / A Biography of Disappearance que nous montrerons sous forme de projection.
Untitled
Des cartons posés au sol, le long d’un trottoir, forment un assemblage particulier. On peut les identifier comme des abris de fortune. Fabriqués à partir de déchets de la société de consommation, les cartons deviennent façades. Une femme émerge de cette architecture fragile et fabrique une pancarte, aucun slogan n’y figure, un morceau de carton sans paroles. Alors qu’elle la hisse, elle est rejointe par d’autres femmes. Un soulèvement silencieux se met alors en marche, peut-on le considérer comme une révolution ?
Katia Kameli présente, à côté d’autres travaux, Untitled, une vidéo réalisée en 2011 dans le cadre de l’exposition collective autour de l’Algérie.
Katia Kameli est née en 1973. Elle est artiste pluridisciplinaire et vit à Paris. Son travail ne peut se dissocier de sa propre expérience, de son identité plurielle. Protéiforme, il exprime l’entre-deux, l’intermédiaire où le signe d’appartenance est rejeté au profit de la multiplicité. Son positionnement est donc celui de l’hybridité, le “tiers-espace” qui rend possible l’émergence d’autres visions, de positions, de formes. Ce tiers-espace dérange les histoires qui le constituent, il les place en état critique, il permet donc une réécriture, des allers-retours entre “l’Histoire” et les “narrations”. Les formes hétérogènes qu’elle manipule, vidéo, photographie, installation, dessin, participent aussi à ce déplacement.
Algérie indépendance
Marc Riboud se rend en Algérie pour la première fois en 1960 pour couvrir les conflits armés, y retourne ensuite régulièrement et va saisir, au cours de l’année 1962, les moments décisifs de l’accession du peuple algérien à l’indépendance. Rarement montrées dans la presse française de l’époque, ces images réapparaissent aujourd’hui avec une force et une émotion incontestables, alors que la « Guerre d’Algérie » – appelée « Guerre de libération nationale » en Algérie – demeure un sujet sensible dans les mémoires collectives.
Marc Riboud est né en 1923 à Lyon et c’est à l’Exposition Universelle de Paris en 1937 qu’il prend ses premiers clichés. Pendant la guerre il est résistant puis à la Libération il commence des études d’ingénieur dans sa ville natale. En 1948 il laisse de côté son travail pour se consacrer à sa passion. Par la suite tout s’enchaîne, il publie dans Life et entre dans la célèbre agence Magnum. Il parcourt le monde d’Est en Ouest pour le photographier avec son regard si singulier. En 1960 il couvre les guerres d’indépendances en Algérie et Afrique noire, s’en suit en 1968 et 1969 les conflits armés au Sud et Nord Vietnam d’où il tire des images fortes. Marc Riboud a exposé dans de nombreux lieux à travers le monde et a publié des ouvrages chez les plus grands éditeurs. Il a reçu également de nombreux prix pour ses reportages.
Algérie
Jusqu’au 3 juin 2012
Boulodrome Agrocanet
Quai des Moulins 34200 Sète
France