A partir de 1985 Willy Ronis se plonge dans son fonds photographique et sélectionne ce qu’il considère comme l’essentiel de son travail. Il réalise six albums comprenant 590 photos qui représentent à ses yeux son testament photographique. Ceux ci sont la matrice de cette exposition. L’œil de la photographie souligne l’importance de ce grand photographe qui nous a quitté il y a presque dix ans en publiant chaque jour un des neuf volets de cette exposition exceptionnelle, aujourd’hui : ses débuts.
Né en 1910, Willy Ronis, fils d’un photographe de quartier, baigne dès son jeune âge dans le milieu photographique même s’il n’a jamais apprécié ce genre de travail. Sa grande ambition, c’est la musique. En 1926, pour ses seize ans, son père lui offre son premier appareil photographique, un Kodak à soufflet 6,5 x 11 cm, qui lui permet de réaliser ses premières photographies en vallée de Chevreuse, lors de ses vacances à la montagne et déjà dans les rues de Paris. Au cours de ses péripéties, il découvre l’immeuble de la Société française de photographie et les expositions qui y sont présentées.Parallèlement, en 1929, il réalise quelques autoportraits, des images fortement construites, lumineuses, un peu apprêtées où violon, partition et archet dénotent son amour de la musique.
« En 1932, écrira-t-il, à mon retour du service militaire, je fus contraint d’aider mon père qui était tombé très malade. C’est ainsi que, malgré moi, je devins photographe professionnel, mais je me déplaisais énormément au studio magasin. Je me consolais dehors, en faisant des photographies plus conformes à mon goût… ».
Dès ses premières images, son attention et son empathie pour les gens et le monde ouvrier sont déjà évidentes. La mort du père et la vente du magasin en 1936 lui permettent d’acquérir une liberté totale qui le mène à couvrir les conflits sociaux du moment.
Jean-Claude Gautrand
Jean-Claude Gautrand est un auteur et un commissaire d’exposition spécialisé en photographie. Il vit et travaille à Paris.
Willy Ronis par Willy Ronis
Du 27 avril au 29 septembre 2018
Pavillon Carré de Baudouin
121 rue de Ménilmontant
75020 Paris
Du mardi au samedi de 11h à 18h Entrée libre