A partir de 1985 Willy Ronis se plonge dans son fonds photographique et sélectionne ce qu’il considère comme l’essentiel de son travail. Il réalise six albums comprenant 590 photos qui représentent à ses yeux son testament photographique. Ceux ci sont la matrice de cette exposition. L’œil de la photographie souligne l’importance de ce grand photographe qui nous a quitté il y a presque dix ans en publiant chaque jour un des neuf volets de cette exposition exceptionnelle, aujourd’hui :
L’ailleurs
Amoureux de Paris, Willy Ronis n’en a pas moins effectué de nombreux voyages de par le monde. Dès avril 1938, il assure le reportage de deux croisières organisées en Méditerranée et dans les Balkans. Un travail qui est diffusé l’année suivante grâce à son ami Robert Capa sous le titre « Les Balkans de nouveau en danger. » !
Au lendemain de la guerre, il couvre le Congrès international de la paix à Varsovie en 1950. La même année, il se rend à Bruges où il réalise la magnifique photographie du béguinage, ce qui l’incite à repartir en 1954 vers la Hollande, attiré par la peinture flamande, dont il apprécie tant les scènes de vie quotidienne, et qu’il retrouve dans ces personnages en costumes traditionnels.
Se succèdent ensuite des voyages à Londres, à Venise, en RDA pour l’Association d’échanges franco-allemands (1967), à Moscou (1968) et à Alger en 1969, pour couvrir le premier Festival panafricain. Autant d’occasions pour Willy Ronis de démontrer son ouverture d’esprit et sa curiosité vis-à-vis de l’autre.
En 1981, invité par le Centre culturel français, il découvre New York et ses rues animées. En 1986, l’association France-URSS l’invite à Moscou photographier le quotidien des Soviétiques. En 1990, un dernier voyage le conduit vers l’île de la Réunion en compagnie de Sebastião Salgado et de Guy Le Querrec.
Ces photographies prises au-delà de nos frontières ne sont guère différentes de celles réalisées à Marseille ou à Belleville. C’est que la photographie de Willy Ronis est constante : l’être humain et son environnement social et quotidien sont au cœur de son travail.
Jean-Claude Gautrand
Exposition coproduite par la Mairie du 20e arrondissement de Paris et la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, en partenariat avec la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, commissariat de Gérard Uféras et Jean-Claude Gautrand
Pavillon Carré de Baudouin
121 rue de Ménilmontant, Paris 20e
Du 27 avril au 29 septembre 2018
Du mardi au samedi de 11h à 18h Entrée libre
