A partir de 1985 Willy Ronis se plonge dans son fonds photographique et sélectionne ce qu’il considère comme l’essentiel de son travail. Il réalise six albums comprenant 590 photos qui représentent à ses yeux son testament photographique. Ceux ci sont la matrice de cette exposition. L’œil de la photographie souligne l’importance de ce grand photographe qui nous a quitté il y a presque dix ans en publiant chaque jour un des neuf volets de cette exposition exceptionnelle. Aujourd’hui: ses autoportraits.
L’autoportrait est un jeu auquel Willy Ronis s’est souvent livré avec des approches fort différentes. Véritable flash-back sur un demi‑siècle d’existence, cette série de photographies nous fait suivre pas à pas le passage d’un jeune homme plutôt sophistiqué au vieux monsieur intégré dans la vie.
Les premiers autoportraits sont des images assez apprêtées, soigneusement éclairées et mises en scène, où se lit encore l’influence du studio paternel.
Puis, le photographe s’éloigne de ce passé et profite de son travail et de ses rencontres pour réaliser des images plus proches de la vie. Déjà, le célèbre autoportrait aux deux flashes, en 1951, est plus réaliste et techniquement plus élaboré. Le regard s’approfondit, témoignant d’une tendance évidente à l’introspection, tout en s’efforçant d’intégrer la réalité qui l’entoure, comme l’illustrent les autoportraits vénitiens de 1981. Cette démarche trouve son aboutissement dans l’image quasi surréaliste réalisée à Paris, rue des Couronnes, en 1985, où le photographe se fond en un double reflet de lui-même, intégré dans le jeu des miroirs d’une vitrine de magasin.
Jean-Claude Gautrand
Exposition coproduite par la Mairie du 20e arrondissement de Paris et la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, en partenariat avec la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, commissariat de Gérard Uféras et Jean-Claude Gautrand
Pavillon Carré de Baudouin
121 rue de Ménilmontant, Paris 20e
Du 27 avril au 29 septembre 2018
Du mardi au samedi de 11h à 18h Entrée libre