Né en 1968, Sébastien Cailleux a découvert la photographie à son entrée dans l’âge adulte, avec au poing un Leica III M de 1948, offert par son grand-père. C’est aussitôt sa passion, et cela devient très vite sa vocation. Formé au CFPJ à la profession de Journaliste Reporter Photographe, c’est dans le milieu du spectacle qu’il fait ses premières armes… Avant de s’attaquer au Grand Reportage, partant pour de longues périodes en Asie, en Afrique et en Amérique. La passion de la photographie, c’est surtout pour lui la passion d’autrui. Chaque reportage devient une expérience globale, une immersion culturelle, humaine. En 2009, Sébastien Cailleux fonde École d’art au village (Edaav), une association d’action éducative, culturelle et artistique qui a pour vocation de sensibiliser les enfants du monde à la découverte du patrimoine et à la pratique artistique.
Que représente la photographie pour vous ?
Plus j’y réfléchis, plus il m’apparaît impossible de définir la photographie en un mot. Selon moi, la photographie est une réflexion sur la lumière, une captation d’un espace-temps. Elle représente une mémoire du sensible.
Pourquoi avoir choisi ce média ?
Je me demande encore aujourd’hui si ce n’est pas plutôt la photographie qui m’a choisie… Je perçois le monde qui m’entoure par le prisme de la photographie.
Comment obtenez-vous les couleurs de vos images ?
J’obtiens mes couleurs à la manière d’un peintre, en jouant des nuances. L’intensité lumineuse et la surface réfléchie sont les matières premières. L’optique, sa profondeur de champ, la sensibilité de l’émulsion et le temps de pose sont mes outils, que j’utilise un peu comme des pinceaux. Mes couleurs varient. Elles évoluent avec le temps et selon les époques. De denses et profondes dans ma jeunesse, elles se sont peu à peu estompées pour arriver aujourd’hui à une légèreté fluide.
Pourquoi les surimpressions ?
Je préfère parler de « multi-expositions ». Dans ma photographie, cette démarche est avant tout poétique. Elle me permet de transcender le réel et de créer une correspondance intime entre mon imaginaire et les choses qui m’entourent.
Dans un monde envahi d’images qu’est-ce qu’un photographe ?
Les images qui envahissent notre monde ont avant tout une vocation subliminale. Elles ont pour unique objectif de vendre. Le photographe, c’est celui qui écrit son histoire avec de la lumière. Il ne suffit pas d’écrire pour être écrivain. De même pour la photographie. Il ne suffit pas de faire une image être photographe.
Y a-t-il une époque que vous auriez aimé photographier ?
J’utilise aujourd’hui une série d’appareils photographiques centenaires. Avec eux, j’observe le monde contemporain et je m’en amuse. J’ai appelé ce procédé « Timeless Photography ».
Que conseilleriez-vous à un photographe qui débute ?
De voir avec son cœur.
Une photographie est-elle porteuse d’un message ? Si oui quel serait le vôtre ?
Une photographie est porteuse d’un langage. Le message vient plutôt de celui qui le lit.