Triptyque, volet 01 par Thierry Maindrault
J’ai rencontré Saro di Bartolo, tout à fait par hasard, il présentait un bon nombre de photographies dans le cadre du SiFest 2017. La qualité technique et graphique de ses images ressortait clairement par rapport aux autres présentations. L’auteur était présent. Le personnage est sympathique, il est intarissable pour vous parler de tout et de rien (hors photographie), pendant des heures. Comme souvent de nombreux auteurs photographes, l’homme a porté de nombreuses casquettes dans ses nombreuses activités. Entre autres, sa profession d’interprète l’a fait travailler pour une longue liste de personnalités diverses, dont la rencontre George Bush avec Mikhaïl Gorbatchev. L’anecdotique personnage étant situé, je vais vous emmener, pendant trois jours, parmi ses œuvres photographiques qui méritent mon choix.
Toutes les photographies – de Saro – sont celles d’un globetrotteur infatigable qui témoigneront de notre temps. Toutes ces images n’ont aucune limite dans l’espace terrestre, elles ne sont limitées que par le temps que la lumière va figer. En un mot, un retour à la base de l’image photographique, ce qui est trop fréquemment oublié.
Ce premier volet, est consacré aux images qui nous racontent des instants de travail. Dans sa construction, dans ses équilibres, dans ses masses colorées, chacune de ces photographies implique le lecteur, consciemment, voire inconsciemment. Les rapports de masse, encore les couleurs soigneusement parquées dans des espaces qui ne doivent rien au hasard, nous emmènent bien au-delà de l’histoire qui saute aux yeux. L’attente de la lumière idéale, si capricieuse sous certaines latitudes, participe du message social et de l’acceptation de l’inacceptable, pour nombre de lecteurs. Le perfectionnisme ne laisse rien au hasard. Les profondeurs de champs qui, dans un premier temps, laissent penser à une erreur de réglages, appuient le sens du récit.
Et puis, si nous restons simplement dans la matérialité des photographies, elles offrent un plaisir pour les yeux, ce qui reste essentiel. Elles accrochent le regard, sans violence repoussante, Ces contrastes appuient les revendications du contexte entre un travail désiré ou subi. Tous ces témoignages photographiques, par leur conception, leur précision et leur perfectionnisme, nous en racontent plus sur la situation des activités économiques laborieuses de notre planète, que de multiples débats abscons. Cerise sur le gâteau, les images – de Saro – sont visibles, accessibles, compréhensibles par tous, sans exception.
