« La photographie permet de voir ce que nous n’avons pas eu le temps de voir, parce qu’elle fixe. Plus encore, elle mémorise, elle est mémoire », écrivait le photographe à l’occasion de la grande exposition de 1993 : « Pierre Verger, le messager ». Le public y était invité à découvrir 200 photographies en noir et blanc, infime partie du fond documentaire constitué par l’ethnologue en cinquante années de pérégrinations au quatre coins de la planète.
Pour cet événement, suivi de la publication du magnifique livre éponyme, Jean Loup Pivin et Pascal Martin Saint Léon, alors directeurs de Revue Noire, avaient dû faire leur choix parmi près de 65.000 négatifs… « Ces 200 photographies, écrivait Pierre Verger, tirées en centièmes de secondes, représentent de fait deux secondes de mon existence, volées à l’oubli. »
L’infatigable chercheur a consacré sa vie à l’étude d’innombrables civilisations, Rolleiflex en bandoulière, de Tahiti au Mexique, en passant par l’Inde ou l’Argentine. Mais c’est surtout pour les religions afro-brésiliennes que Pierre Verger s’est passionné. Installé dans le nord-est brésilien, l’homme s’était d’ailleurs initié au Candomblé, pratiquant ses rites indigènes et s’immergeant dans ses croyances africaines au point de disparaître peu à peu de la scène photographique occidentale. Il étudia l’homme et ses cultes jusqu’à sa mort en 1996 à Salvador de Bahia, trois ans après la publication de son travail par Revue Noire. C’est à cette rétrospective que fait écho l’exposition aujourd’hui présentée par la galerie Marcelo Guarnieri (SP), puisque les quarante photographies présentées en sont issues. Ces tirages, signés par le photographe avant d’être acquis en 2000 par la fondation Pierre Verger (Salvador de Bahia), sont pour la première fois mis en vente.
EXPOSITION
O Mensageiro de Pierre Verger
Du 28 février au 28 mars 2015
Galerie Marcelo Guarnieri
alameda lorena, 1966
São Paulo
Brésil
T : 0055 11 3063 5410
