Que se passe-t-il quand un photographe, ancien directeur artistique, transporte la pop culture et les super-héros dans la peinture flamande et la mode de l’ère élisabéthaine ? Présentée pour la première fois à la School Gallery et à Paris Photo en novembre dernier, la nouvelle série de Sacha Goldberger détonne de par l’originalité de son sujet et sa qualité esthétique.
Après Mamika, super grand-mère espiègle et téméraire qui revisite depuis plusieurs années nos bétises et nos farces, nos rêves et nos utopies d’enfant, Sacha Goldberger continue d’explorer le personnage du super héros, et met tout son talent et son professionnalisme au service de l’enfant libre qui est en lui, pour notre plus grand plaisir.
Et si Superman était né au XVIe siècle ?
Et si Hulk avait été duc ?
Et si Van Eyck avait fait le portrait de Blanche-Neige ?
De sa fréquentation avec ces personnages, qui remonte à l’enfance, est né un désir de se les réapproprier, de les faire revenir dans le giron de l’histoire de l’art, de les rapatrier de l’Amérique lointaine au cœur de la vieille Europe. Sacha a souhaité confronter ces figures tutélaires de la mythologie américaine contemporaine au regard des peintres de l’école flamande. Il révèle la matière par la lumière afin de montrer la noblesse et la fragilité des super puissants de tous les temps.
De toute évidence, en photographiant la lumière, on capture l’ombre. Il invite aussi à la fête des héros de contes pour enfant afin de parfaire la confusion et achève d’inscrire dans l’histoire tous ces personnages devenues icônes pour dévoiler leur humanité, tels qu’en eux-mêmes : fatigués d’avoir à sauver le monde sans répit, promis à une destinée d’immortalité interminable, à jamais prisonniers de leur personnage.
Par le dérèglement temporel qu’elles produisent, ces images nous laissent découvrir, sous la patine du temps, une mélancolie inattendue chez ceux qui sont destinés à être invincibles. Là où la science-fiction rejoint l’histoire de l’art, le temps se fond dans l’inépuisable désir de mythologie qui est en chacun de nous. Ces “modernes” héros redescendent alors, le temps d’une pose, tout juste à notre niveau…
Cette série a nécessité un an de travail, plus de 70 personnes sur le projet, 5 costumières, 7 maquilleuses, 5 coiffeuses, 6 assistants.
Tous les costumes ont été conçus et fait sur mesure par Jackie Tadeoni et son équipe, avec la participation de la “501e” (brigade officielle de Lucas) pour les costumes de La guerre des étoiles.
Fabrication de prothèses par Alexis Kinebanyan et création de perruques par MTL.
8 mois de casting avec Elsa, de Felix the cast. 40 comédiens.
3 mois de retouches avec deux équipes de retoucheurs : Pierrick Guenneugues et Sébastien Maillard.
Né en 1968, Sacha Goldberger vit et travaille à Paris.
GALLERY
SCHOOL GALLERY, Paris
http://www.schoolgallery.fr
REPRESENTATION
ANNE-MARIE GARDINIER, Paris
http://www.amgardinier.com
CONTRIBUTOR
Severine Morel
[email protected]http://blinks.photography