Un des e-mails inattendus de cette semaine :
Je m’appelle Roman Butym, je suis un photographe ukrainien, basé à Cracovie, en Pologne.
En collaboration avec le graphiste du Musée national de Cracovie, nous avons créé un projet photo sur la surproduction d’articles jetables et écologiques.
Les œuvres présentées font partie d’un vaste projet composé de 23 photos.
Créé par le photographe Roman Butym et Pavlo Kyryk, retoucheur du Musée national de Cracovie.
Pendant trois mois, nous sommes allés dans les dépotoirs de la ville et avons pris des photos. Au début sans but précis, mais plutôt pour le plaisir. Plus tard, ils ont commencé à créer des compositions harmonieuses à partir de déchets. Finalement, chaque séance est devenue une performance.
Il y a toute une histoire liée à chaque photo. Nous avons parlé aux sans-abri et leur avons acheté de la bière. Ils portaient une télévision cassée et un tapis puant, croisant des grands-parents revenant de la messe dominicale à l’église. Ils ont cherché toute la journée la chaise nécessaire et l’ont ramené à l’autre bout de la ville en bus de nuit.
Nous avons essayé de documenter les réactions des gens. Certains nous recevaient pour des histoires, certains riaient, plusieurs personnes menaçaient d’appeler la police. Mais la plupart des gens ont fait semblant de ne pas nous voir.
Les ordures sont associées à quelque chose de désagréable et de dégoûtant. Nous essayons de ne pas le remarquer. Cela reste toujours en dehors du cadre de la caméra, mais existe.
On peut voir dans ce projet photo une inquiétude quant à la nature ponctuelle de nos objets et comment cela affecte l’environnement. Quelqu’un d’autre se penchera sur la question des sans-abri. Quelqu’un d’autre pense au vide existentiel du capitalisme. Et il y aura ceux qui ne voient qu’un imbécile dans la décharge.
Romain Butym