En mars 2013, à l’époque du Journal de la Photographie, nous avions publié un portfolio consacré à Roger Corbeau. Aujourd’hui, à l’occasion de nos journées consacrées à la Photographie & Cinéma, nous décidons de le publier à nouveau.
Roger Corbeau, né le 20 novembre 1908 à Haguenau (Alsace), est attiré dès son plus jeune âge par l’univers du cinéma. Il s’installe à Paris en 1932 et commence à travailler comme accessoiriste sur les films de Roger Richebé, puis de Marcel Pagnol.
Ce dernier l’engage comme photographe de plateau en 1933. Leur collaboration dure six ans.
Sa conception exigeante du métier, son talent, imposent rapidement Corbeau dans le monde du cinéma. Son œuvre constitue un fervent hommage aux acteurs qui ont marqué le Septième art des années 1930 aux années 1980.
Il a photographié cent-soixante films. Corbeau n’est cependant pas un photographe de plateau au sens courant du terme. Très vite, il décide de ne pas se cantonner au travail promotionnel qui lui est commandé et impose parallèlement sa propre vision des acteurs et du film, n’hésitant pas à mettre lui-même en scène les interprètes. Fasciné par le visage, ce grand portraitiste développe un art où se mêlent un sens dramatique très aigu et la recherche d’un idéal de beauté. La plupart du temps réalisées au format carré 6 x 6 cm et avec un Rolleiflex, les images sont ensuite recadrées par le photographe.
Celui-ci accorde beaucoup d’importance au tirage : celui-ci est souvent très dense, Corbeau aimant aussi floutter la scène en plaçant notamment un bas de soie sous l’objectif de l’agrandisseur. Ces caractéristiques participent pleinement d’un univers et d’un lexique visuels uniques, aisément reconnaissables. Roger Corbeau meurt à Paris en septembre 1995, à l’issue de la grande rétrospective organisée par le Ministère de la Culture français à l’Hôtel de Sully (Paris).
Y.V.