La lente marche dans les rues de cette station balnéaire vendéenne convoque en moi les silences dominicales chez mes grand-parents, la brioche de 17h comme soulagement ; mais aussi l’absence d’un père baillonné par la culpabilité, l’alcool anisé comme fuite ; les sorties à la fête foraine et faire semblant. Je m’y promène en terrain étrangement connu, presque un chez soi à la fois tendre et mélancolique.
La Faute-sur-Mer : un univers du peu, du dérisoire, où des trajets de vies infimes semblent s’échouer ici, s’inventant une mémoire, un nouvel horizon. Gavotte, Vagues argentines, L’odyssée, Bongo Kan… noms affichant fièrement sur la façade des pavillons l’existence de ces petites gens, racontant à l’Autre une terre d’appartenance, un souvenir, un idéal… Dire au monde qui l’on est, transmettre aux descendants qui l’on aurait aimé être, s’inventer un monde.