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RocioSantaCruz : Les vintages de Pilar Aymerich : Une cuvette blanche pour le révélateur. Une cuvette rouge pour le fixateur

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RocioSantaCruz présente Les vintages de Pilar Aymerich, la première exposition de la photographe dans la galerie. Il s’agit d’une sélection très particulière de photographies, pour certaines inédites, toutes des tirages d’époque développés par l’auteur elle-même. À travers son objectif, Aymerich a capturé la Barcelone des dernières décennies du XXe siècle, explorant différentes perspectives sociales, politiques et féministes d’un pays en transition.

“Parfois, quand j’arrivais à mon studio après un reportage, je laissais le film au laboratoire, sur le formica blanc près de l’agrandisseur, et je ne le développais que le lendemain pour avoir le plaisir de savoir que j’avais un réalité cachée, capturée. Je retarderais le moment où je pourrais revoir ce que j’avais déjà vu et que cela m’appartenait… » – Pilar Aymerich

En 1968, Pilar Aymerich revient à Barcelone après ses expériences à Londres, où elle étudie le théâtre. Après cette étape importante de sa vie, elle décide de se consacrer à la photographie, influencée par son oncle, Xavier Tarragó, exilé en France pendant la guerre civile espagnole et travaillant comme photographe pour le Commissariat de Propagande de la Generalitat de Catalunya. Grâce à lui, Pilar est entrée dans le monde du développement et de la réalisation de tirages vintage avec l’agrandisseur en bois que son oncle avait construit. Cette anecdote passionnante sert de point de départ à la production photographique d’Aymerich : les photographies de sa première exposition ont été réalisées avec cet agrandisseur. Cette pratique photographique définit le développement vintage comme une caractéristique essentielle de son travail, alors qu’Aymerich continue aujourd’hui de développer ses propres photographies, s’enfermant dans la salle de tirages pour produire ses créations en noir et blanc.

La photographie d’Aymerich se caractérise par un regard socialement éveillé qui, toujours avec l’éthique et l’engagement du moment chronologique dans lequel se situe l’artiste, nous permet d’être des témoins directs de différents moments clés de Barcelone à la fin du XXe siècle.

Cette exposition rassemble certaines des photographies les plus importantes de Pilar Aymerich, certaines inédites, beaucoup identifiables dans l’ensemble de son œuvre qui lui a valu la Creu de Sant Jordi en 2005 et le Prix National de Photographie en 2021.

Qu’il s’agisse des manifestations explicitement féministes de 1976 et 1977, des premières révolutions de libération sexuelle à Barcelone en 1979, des concentrations pour réclamer la décriminalisation de l’adultère ou des droits des femmes détenues en 1976, du reportage photographique de la première révolution de libération sexuelle à Barcelone en 1979, ou le reportage photographique autour de la prison Trinitat de Barcelone (1978), nous essayons de rendre compte d’une réalité encore présente dans la mesure où ce qui semblait en suspens dans les années 70 est encore réclamé aujourd’hui dans le contexte actuel des manifestations.

Ce regard que nous soulignons, axé sur le collectif, s’oriente vers l’individu dans une sélection de séries qui mettent en scène les déplacés d’une Espagne submergée par la dictature de Franco. Que ce soit grâce à Kathy, une transsexuelle venue de Cordoue à Barcelone pour subir un changement de sexe en 1979, à tous ces travestis qui ont profité du premier carnaval autorisé sous la dictature franquiste à Vilanova i la Geltrú en 1972 pour exprimer leur identité de genre, ou Avec la série inédite de jeunes forcés à se prostituer dans les urinoirs de la Plaza Catalunya en 1972, nous pouvons rendre compte de ceux que la société a poussés jusqu’aux limites les plus extrêmes de la marginalité.

Pilar Aymerich (Barcelone, 1943) a étudié la mise en scène à l’Escuela de Arte Dramático Adrià Gual, ainsi que la théorie et la pratique photographiques aux Studios Raphael en France. À partir de 1965, elle travaille comme photographe professionnelle à Londres et en 1968 elle retourne à Barcelone.

Elle publie régulièrement dans des revues telles que Serra d’Or, Destino, Triunfo, La Calle, El País, Fotogramas, etc. En 1974, elle commence sa collaboration avec les médias audiovisuels, comme Televisión Española, entre autres. Son travail est principalement connu pour la documentation photographique des manifestations citoyennes pendant la Transition et les Journées de la Femme catalanes.

Tout au long de sa carrière professionnelle, elle a reçu des prix tels que la Creu de Sant Jordi décerné par la Generalitat de Catalunya, en 2005, la mention spéciale du Prix de l’Institut des Droits de l’Homme ou le XVIe Prix de Solidarité des Médias pour son travail en faveur de la défense de droits fondamentaux en 2002, et en 2021 elle a reçu le Prix national de photographie, décerné par le ministère espagnol de la Culture.

 

Les vintages de Pilar Aymerich :
Une cuvette blanche pour le révélateur. Une cuvette rouge pour le fixateur
Du 29 novembre 2023 au 03 février 2024
RocioSantaCruz
Gran Vía de les Corts Catalanes
627 08010 Barcelona
www.rociosantacruz.com

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