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Robin de Puy: LOVE ME

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Les portraits présentés dans cette exposition n’ont rien de commun au premier abord. Du mannequin nommé Birk en passe de gloire à Randy, un adolescent qui grandit à Ely, dans le Nevada.

Il y a des portraits de jeunes et de personnes âgées, de caddies brisées et de mains usées. Beau et moche. Mais laide existe-t-elle réellement? Pas dans les images de Robin de Puy. Elle trouve la beauté dans ce que les autres considèrent comme inesthétique.

Une beauté inattendue et émouvante est ce qui relie les photos de l’exposition LOVE ME. Et à chaque image, De Puy est présent. En tant que photographe, elle détermine qui participe à son monde photographique. Elle en est la réalisatrice. Et dans son monde, tout le monde a une beauté très spécifique et indéniable.

De Puy sélectionne ses modèles en fonction d’un critère très personnel: il doit exister un sentiment de reconnaissance entre elle et la personne représentée. Ce ne sont pas des cinglés, comme elle le dit elle-même; elle ne cherche pas la sensation de la déviante, comme l’a fait sa célèbre prédécesseur Diane Arbus. De Puy recherche une beauté mentale ou physique avec un bord. La vulnérabilité de l’individu qui se trouve parfois en marge de la société … Ou la beauté déviante des personnes handicapées ou – parfois littéralement – des cicatrices de la vie. Robin de Puy cherche où la douleur devient beauté.

Elle est constamment confrontée à nos idées préconçues sur qui appartient et qui n’appartient pas, qui respecte la norme sociale et l’image idéale qui prévaut. Et le dernier mais non le moindre, elle se confronte. De Puy se reconnaît dans les personnes qu’elle représente. La vulnérabilité que vous ressentez à l’adolescence, lorsque vous êtes anxieux et inquiet et que vous vous demandez si les autres vous accepteront. La peur que la vie évoque parfois, le désir d’être vu et d’être aimé.

La recherche d’un sentiment de sécurité est parfois littéralement sur les photos. La photographe elle-même se blottit dans les bras de l’artiste Marina Abramović. Ou, à l’inverse, protège une jeune fille nue dans son manteau, tout en regardant directement dans l’objectif. Elle montre la vulnérabilité des autres mais se révèle aussi, parfois à la lettre, dans ses autoportraits.

LOVE ME est une exposition romantique. La romance est dans les paysages souvent nostalgiques et dans le langage visuel subtile en noir et blanc, avec toutes les nuances de gris entre les deux. Parce que le monde de Robin de Puy n’est pas noir et blanc; car il montre toutes les teintes.

 

Robin de Puy: LOVE ME

2 février – 16 mars 2019

Galerie Ravestijn

Westerdok 824

1013 BV Amsterdam

www.theravestijngallery.com

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