Parmi les collections exposées le mois dernier dans le programme du Festival Photo de Tbilisi 2017, l’une des plus belles est la série d’images du photographe suisse Roberto Donetta (1865-1932). Originaire du Tessin, Donetta est l’un des grands outsiders de la photographie suisse. Il a réussi à gagner sa vie en tant que photographe itinérant et vendeur de semences, et à sa mort a laissé près de cinq mille assiettes en verre qui ont été conservées tout à fait par hasard. Celles-ci captent avec précision et sensibilité la vie archaïque de ses compatriotes du Tessin dans la Vallée du Blenio–qui à l’époque était totalement isolée– ainsi que l’avènement progressif de la modernité. Durant une période de trente ans, qui a vu de grands changements, Donetta est devenu un chroniqueur unique. Il se voyait comme un artiste et, autodidacte, il a expérimenté librement et a su maîtriser son médium. Ses images sont pénétrantes et humoristiques, joyeuses ou extrêmement sérieuses, qu’elles représentent des enfants, des familles, des mariages, des travailleurs, la dure vie quotidienne des femmes et des hommes, ou le photographe lui-même. La Vallée du Blenio fonctionne comme un microcosme: avec Donetta, cette vallée dans la montagne se transforme en scène d’un grand Théâtre du Monde. L’exposition comportait une centaine de pièces provenant des archives de Donetta, dont beaucoup étaient exposées pour la toute première fois.
Roberto Donetta, Le cercle de la vie (1910-1925)
Festival Photo de Tbilissi
Du 13 au 20 septembre 2017
Tbilisi, Géorgie
