Robert Mapplethorpe –Une figure de référence

Forma Fondation pour la photographie accueille pour la première fois à Milan une rétrospective de Robert Mapplethorpe, artiste à la fois controversé et figure de référence dans l’histoire de la photographie. Forma présente 178 images provenant directement de la Robert Mapplethorpe Foundation. Parmi la sélection des séries proposées: Polaroid, Autoportaits, Corps, Fleurs, sa muse et son amie Patti Smith, Portraits et une série moins connue d’Enfants. L’essence de son oeuvre Dans une interview menée en 1987 par Janet Kardon, curatrice de l’exposition The Perfect Moment, Robert Mapplethorpe déclare : «Je ne sais pas comment les décrire (les fleurs) mais je peux dire qu’ils ne sont pas si différents des parties du corps. Peut-être je fais plus d’essai sur les fleurs et les objets inanimés parce que je ne dois pas penser à la personnalité ou à la sensibilité du sujet. Je ne crois pas changer mon regard par rapport au sujet». Et encore dans l’interview quand il commente son exposition à la Robert Miller Gallery, il dit : «J’ai essayé de juxtaposer d’une fleur l’images d’un phallus, et puis un portrait, pour montrer qu’il s’agit vraiment de la même chose. J’aimerais que les gens puissent en saisir le vrai sens.» Controverse Le caractère érotique des œuvres a déclenché des polémiques à l’occasion de l’exposition The Perfect Moment. L’exposition itinérante débute en 1988 avec succès à Philadelphia et à Chicago où plus de 150 oeuvres datées présentent son œuvre entre 1969 et 1988. En revanche, The Perfect Moment programmée en 1989 à la Corcoran Gallery of Art de Washington est annulée. Il est reproché à la Corcoran Gallery, soutenue par un financement public, de présenter des images considérées proche de la pornographie voire même d’une incitation à l’homosexualité. L’accusation vient surtout du milieu religieux conservateur. À l’issue du procès et en guise de conclusion, l’art échappe à l’obscénité. Par la suite, la plupart des institutions resteront à l’écart des expositions controversées. « Je n’aime pas en particulier le mot ‘Shocking’. Je cherche l’inattendu. Je cherche des choses que je n’avais jamais vues auparavant..J’étais en position de prendre ces photos-là. J ‘ai senti l’obligation de les faire. » (ARTnews 1988) Biographie Robert Mapplethorpe vit le New York des années 70 caractérisé par la révolution pop, la liberté sexuelle et le body art. Après ses études en art à l’Institut Pratt de Brooklyn, il s’installe avec Patti Smith au Chelsea Hotel, un lieu emblématique à double facette, incarnation d’un New York glamour et bohème. « Le Chelsea était comme une maison de poupée dans les limbes, avec cent chambres qui toutes constituaient un petit univers. J’arpentais les couloirs en quête de ses esprits, morts ou vivants » (extrait Just Kids, Patty Smith édition 2010.) A ses débuts, Mapplethorpe est connu pour ses collages et ses polaroids. Sa rencontre en 1972 avec Sam Wagstaff, collectionneur et directeur artistique, est déterminante. Il l’introduit dans les milieux influents et soutient son ascension artistique. A partir de cette période, Robert Mapplethorpe produit des œuvres qui sont à l’origine de sa notoriété. Parmi celles-ci, “The X portfolio” qui présente des séries d’images SM, une série de Lisa Lyon première championne du monde de Body building dans des poses statuaires et une série de portraits de célébrités des années 80. Mapplethorpe meurt en 1989 à l’age de 42 ans. Un catalogue de l’exposition est publié aux éditions Contrasto. Emiliana Tedesco Robert Mapplethorpe Jusqu’au 9 avril 2012 Forma Fondation pour la Photographie Piazza Tito Lucrezio Caro, 1 Milan