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Richard Verdi

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L’obturateur se déclenche pour enregistrer le temps qui passe sous nos yeux et dans nos vies sous la forme de photographies, créant des souvenirs dans le cours de nos existences, des traces auxquelles nous référer quand la mémoire nous fait défaut. La photographie devient l’archive du moment qui passe, de qui nous sommes et de comment nous sommes. De comment nous nous voyons, les uns les autres, et le monde, à travers l’objectif, par le déclenchement d’un œil mécanique qui fige le temps, encore et encore, entre les mains du photographe.

Et ainsi la photographie devient plus qu’un moment dans une vie, elle devient un moment de toutes les vies, rassemblées en cet instant. Et ainsi c’est le photographe qui devient le témoin de notre temps sur terre, qui reflète en deux dimensions ce qui a existé et est passé, et les vies qui peuvent l’entourer. C’est la photographie qui rappelle, longtemps après que nous les ayons oubliés, un lieu et une époque, et des gens que nous n’avons peut-être jamais connus, ou même rencontrés.

C’est la photographie qui nous ramène en arrière vers les commencements, les moments éphémères, maintenant préservés aussi longtemps que l’objet continue d’exister. Et nous collectionnons ces images pour former le livre de la vie. Nous les sélectionnons et les classons, les imprimons et les relions, nous montrons qui nous sommes et qui nous étions et ce qui nous constitue, comme une manière de nous reconnecter au monde. 

Dans les années 70, quand New York était au bord de la faillite, un nouveau monde était en train de naître, un monde de Do It Yourself (parce que si tu ne le fais pas, peut-être que ça ne se réalisera jamais). C’était à cette époque que Richard Verdi sortait toutes les nuits avec ses amis pour aller voir des concerts au CBGB. Verdi vient de sortir un livre, New York Punk, auto-publié parce que c’est cela que D.I.Y signifie. New York Punk est un objet séduisant, semblable aux livres photographiques édités en format poche dans les années 70, les collections réalisées en petits tirages et imprimés en halftone. Au fil des pages, on découvre le récit de notre mode de vie à cette période.

Les photographies de Verdi datent d’une époque antérieure à la démocratisation des clips vidéo (« Video killed the radio star »), d’un temps où les artistes qu’il immortalise ne passaient même pas à la radio, où ils étaient toujours dans des clubs à jouer en live pour les foules. Le style est tout, et il est bien présent dans ces images en noir et blanc très contrastées. C’est là que tout a commencé, une esthétique de la destruction incontestablement américaine. New-yorkaise pour être exact. C’est le mouvement downtown quand il était encore underground et que personne ne pouvait prévoir ce qui allait se produire ensuite.

Lire la suite de l’article dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.


http://www.lulu.com/us/en/shop/richard-verdi/new-york-punk-a-photo-essay-of-the-new-york-punk-scene-during-the-1970s/ebook/product-17449506.html
 
http://www.photographybyverdi.com 
http://missrosen.wordpress.com

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