Si vous décidez de vous rendre au Québec et de parcourir la région de la Gaspésie, de nombreuses expositions vous attendent sur l’ensemble du territoire de 30 000 km2 qui borde le Fleuve St Laurent. Depuis 2009, Les rencontres Internationales de la Photographie en Gaspésie innovent en installations audacieuses se confondant parfois avec les sites naturels. Le directeur du festival, Claude Goulet aime relever les défis et propose chaque année de nouvelles surprises de scénographie, au grand plaisir du spectateur : dominant le fleuve depuis les hauteurs du parc Forillon, le travail de l’artiste Jessica Auer est méticuleusement disposé telle une carte de navigation. Installés le long d’un parcours bucolique, on peut croiser les regards des portraits de Claudia Imbert au détour d’un arbre. Posée sur l’eau, une photographie de Charles F. Ouellet donne une impression de dérive en écho à son travail «État des lieux». L’équipe de l’évènement se permet de jongler entre les murs classiques des galeries et l’intégration de l’image dans le patrimoine naturel, ce qui appuie définitivement la thématique de cette 6ème édition, Identités et Territoires. De Carleton-sur-Mer à Cap-Chat en passant par la vallée de la Matapédia, la tournée est intense mais vaut le détour. Telle une chasse aux trésors, on cherche les panneaux nous indiquant une exposition en suivant l’itinéraire proposé sur un total de treize villes.
Chaque année, le festival accueille des artistes en résidence : le photographe Bogdan Konopka a embarqué sa chambre photographique tout au long du littoral gaspésien tandis que Caroline Hayeur poursuivait son travail sur les adolescents locaux. On peut aussi apprécier à Bonaventure, les boites lumineuses de Benoit Aquin issues de son projet sur l’agriculture au Québec réalisé lors d’un séjour sur le territoire. Le festival est également partenaire depuis cette année de Diaphane, pôle photographique en Picardie et Photautomnales, et propose des résidences croisées en Gaspésie et en Picardie.
De la photographie documentaire comme celle de Yoanis Menge et son travail étonnant sur la chasse aux phoques, ou le travail délicat d’Elena Perlino, à une photographie plastique avec les «Fallen Princesses» de Dina Goldstein, ou expérimentale comme l’installation du couple d’artistes québécois Patrick Dionne & Miki Gingras sur l’île Bonaventure, le festival ne s’impose pas de limites, hormis budgétaire, et restent ouvert à toutes propositions afin d’offrir une programmation riche et diversifiée, le tout agrémenté d’une belle bouffée d’air et d’un accueil chaleureux.
FESTIVAL
Rencontres Internationales de la Photographie en Gaspésie
Canada
De juillet à septembre 2015
http://www.photogaspesie.ca