Tandis que la semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles battait son plein, Fujikina n’était pas en reste. Expositions, conférences, balades photographiques, prêt de matériel et démonstration de produits…. Retour sur la riche programmation de cet événement imaginé par Fujifilm.
Fraîchement rénové grâce au soutien de Fujifilm, l’Hôtel Quiqueran de Beaujeu n’a pas désempli. Le choix de ce lieu pour accueillir Fujikina est loin d’être anodin. Ancien bâtiment de l’ENSP, l’édifice du 17e siècle situé au cœur du centre historique arlésien est un moyen pour le fabricant japonais de souligner son engagement auprès de la préservation de l’histoire de la photographie, tout en rendant hommage au lien de la ville avec le huitième art.
Les visiteurs ont pu y découvrir deux expositions. Fruit d’un partenariat inédit avec Magnum, la première met en lumière quatre photographes de cette agence historique : Peter van Agtmael, Carolyn Drake, Lorenzo Meloni et Lua Ribeira, réunis autour du thème « Connexion ».
Tous fidèles aux codes du documentaire, ils ne sont pas moins porteurs d’une vision très personnelle de la photographie. Carolyn Drake s’est inspirée d’un best-seller de développement personnel destiné aux femmes américaines dans les années 1950 pour imaginer une installation dans laquelle ses clichés, retravaillés, découpés, collés, s’insèrent dans les pages du livre comme un virus venant mettre à mal son message et tourner en dérision les attentes de nos sociétés concernant la femme.
L’approche photographique de Lua Ribeira est quant à elle indissociable d’une mise en scène théâtrale et ludique qu’elle utilise ici dans les rues de Bristol, demandant à des inconnus de poser avec son nouveau-né. Un moyen pour elle de questionner les attentes autour du rôle de la mère tout en initiant une réflexion autour de l’éthique de l’image, particulièrement lorsqu’elle est liée à la représentation d’un enfant.
Lorenzo Meloni nous met face à « l’état de crise » de notre monde et les défis économiques, environnementaux ou sociaux qu’il soulève. Peter van Agtmael s’éloigne de la photographie de guerre qu’on lui connaît pour livrer un récit plus personnel sur son expérience en France. Les quatre photographes ont également participé à des live sessions durant lesquelles ils poursuivaient ces séries et menaient un travail d’editing, et ce devant un public avide d’en apprendre plus sur leur univers.
À l’étage, deux photographes dialoguent avec la couleur et exploitent le potentiel de l’instantané. Exposés pour la première fois ensemble, Aliocha Boi et Christopher Barraja jouent avec les possibilités expressives d’une large palette. Abstraites, les images d’Aliocha Boi nous attirent dans un bain chromatique qui s’inscrit dans la lignée des toiles du peintre Mark Rothko ou des altérations de la matière chères à des photographes comme Laure Tiberghien.
Christopher Barraja, dont on connaît le travail autour du corps l’utilise ici comme support pour ses expérimentations avec la lumière et la couleur. Pour ces projets, les deux photographes ont exploré les possibilités de l’Instax Mini 99, un appareil dont le boîtier rétro rendra certains nostalgiques, mais qui renferme des fonctionnalités numériques innovantes.
Tout au long de la semaine, les ambassadeurs de Fujifilm ont invité le public a des balades photographiques dans la ville. Un moyen pour eux d’échanger sur leur approche et des questions techniques. Les personnes inscrites bénéficiaient d’un prêt de matériel Fujifilm leur permettant de s’essayer à différents appareils sur le terrain.
Fidèle à son amour pour les rades (auxquels il a dédié un livre best-seller en 2023), le photographe français Guillaume Blot a emmené son groupe vers le bar Le Chiquito où, sur le thème du « merveilleux banal » ils ont photographié la rue, les pintes de bière et les habitués du Chiquito.
Les différentes conférences étaient un autre moyen de se plonger dans les univers de chaque photographe. Mathias Benguigui proposait notamment une discussion autour de l’importance de la subjectivité dans la photographie documentaire et d’information. Laura Bonnefous a quant à elle invité Sylvie Lecallier, conservatrice au Palais Galliera pour une discussion sur le lien au vêtement dans la photographie contemporaine.
La semaine était également rythmée par des temps d’échange sur les stands consacrés au matériel Fujifilm, permettant de faire vérifier ses propres appareils, mais aussi de découvrir leurs dernières nouveautés.
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