Fondée en 2005 par Dominique et Sylvain Lévy, la DSL Collection constitue une des rares collections d’art chinois contemporain en France. Sylvain et Dominique Lévy collectionnent en réalité depuis plus de vingt-cinq ans, s’intéressant tout d’abord à des artistes occidentaux contemporains et au design. Un voyage à Shanghai en 2005 et la visite de l’atelier du peintre abstrait Ding Yi les plongera dans une « sinophilie » encore prégnante aujourd’hui.
Couple de collectionneurs hors norme, les Lévy se sont donnés pour noble mission de constituer une collection d’art contemporain chinois dans le but de la rendre accessible à tous grâce aux nouvelles technologies (exposition virtuelle sur Internet et application sur Ipad entre autres). Conscients que l’expérience virtuelle ne remplace pas le rapport direct avec l’œuvre, ils prêtent volontiers leurs pièces aux musées et autres institutions culturelles.
Fort d’une collection délibérément fixée à moins de deux cents oeuvres (allant de la performance à la peinture, de la vidéo à l’installation), le couple Lévy peut se targuer de posséder des pièces des plus grands noms de la photographie contemporaine chinoise : Miao Xiaochun, Rongrong, Shen Qi, Shi Guorui, Wang Qingsong, Yang Yongliang, et Zhang Dali parmi tant d’autres. Entre démocratisation de l’art et approche institutionnelle (reflétée par les valeurs de conservation, de transmission, d’éducation, et d’exposition), la DSL Collection démontre sa force par son éternel renouvellement et son impact sur une audience internationale.
Marine Cabos : Miao Xiaochun, Rongrong, Shen Qi, Wang Qingsong et bien d’autres illustres noms font parti de votre riche et vaste collection. Parmi tous ces photographes, y en a t-il un (ou plusieurs) que vous aimez particulièrement ?
Sylvain Levy : Je n’ai pas de préférence. Ce qui est important c’est que l’oeuvre parle d’elle-même, qu’elle montre le courage, la créativité de l’artiste et la pertinence de l’œuvre dans la collection.
MC : Selon vous, quel rôle joue la photographie chinoise dans le marché de l’art contemporain ?
SL : Je pense que pour l’instant la photographie chinoise n’est pas très présente ou influente dans le marché de l’art contemporain.
MC : Pensez-vous que la photographie chinoise contemporaine possède des caractéristiques propres ?
SL : Oui je le pense. Au début la photographie en Chine a beaucoup été utilisée pour « fixer » des performances, très souvent à caractère politique ou social. Par la suite, elle a évolué vers une photographie esthétique qui je crois et moins forte à mon point de vue.
MC : Un certain nombre de personnalités du monde de l’art chinois pense que l’art contemporain chinois a encore besoin de quelques années avant de trouver sa pleine maturité. Que pensez-vous de ce point de vue ?
SL : Je pense que cela est vrai. L’L’art contemporain chinois tel que l’on le définit a moins de trente ans. C’est un art complexe où se mélange tradition et modernité, spécificités culturelles chinoises et globalisation, et tout cela dans un contexte politico-social très compliqué.
MC : Quels sont les futurs projets de la DSL Collection ?
SL : On travaille principalement à la rédaction d’un nouveau catalogue des œuvres de la collection qui mettra en valeur, aux côtés des artistes déjà reconnus, une nouvelle génération d’artistes. Egalement on est de plus en plus présent sur les réseaux sociaux.
Plus d’information
DSL Collection
http://www.dslcollection.org