Rechercher un article

Rémy Pinaton

Preview

Couramment mais improprement surnommée « retournement des morts », c’est la cérémonie malgache la plus connue et la plus impressionnante. Il s’agit de rappeler le défunt au bon souvenir de la collectivité, de profiter de sa présence pour lui demander conseil ou protection, puis de rendre plus confortable son retour dans l’au-delà.
Les femmes tissent de nouveaux lambamena (linceuls de soie rouge, aujourd’hui grège) qui remplaceront ceux d’origine.
Le jour fixé, la famille et tous les invités se retrouvent autour du tombeau : on l’ouvre, on sort l’ancêtre en lambeaux et quelques autres par la même occasion. On change les lamba des morts, avec des gestes de douceur et de tendresse.
Puis vient le temps de fêter l’ancêtre : par petits groupes, à tour de rôle, tous les zanadrazana portent le corps du défunt dans une danse syncopée, faite d’allers-retours autour du tombeau. Un orchestre, mpihira gasy, prend le relais des festivités, auxquelles sont conviés l’ensemble des invités : on partage le porc ou le zébu sacrifié pour l’occasion, on danse, on boit, on rit… Et cela peut durer jusqu’à 2 ou 3 jours, au terme desquels le corps retourne au tombeau. Entre-temps, le défunt repose sur un autel construit pour la circonstance.
La cérémonie du famadihana, spécifique aux Hautes Terres (Merina, Betsileo), existe sous d’autres formes chez d’autres ethnies (Bara, Betsimisaraka, Sakalava, Mahafaly…). Le mort n’est jamais à proprement parler retourné, mais il peut faire l’objet d’une toilette, d’un transfert d’un tombeau temporaire vers un emplacement définitif. Dans tous les cas, il s’agit de réconforter le défunt et de s’assurer de son soutien en le fêtant avec liesse, mais aussi en le berçant avec des murmures attentionnés.
Rémy Pinaton

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android