Chaque semaine, L’Œil de la Photographie vous présente l’émission radiophonique Regardez voir, produite par Brigitte Patient sur France Inter. Brigitte Patient reçoit le photographe sud-africain Pieter Hugo pour son exposition Kin, actuellement à la Fondation Henri Cartier-Bresson. Portraits et paysages : c’est une réflexion sur la construction de l’identité sud-africaine post-apartheid que l’on vous invite à découvrir par la voie des ondes.
Il est africain. Il est blanc. Il vit au Cap, son travail est exposé dans les musées du monde entier. Il a reçu de nombreux prix, a réalisé de nombreux livres, et, fait rare, a connu une rétrospective de son travail à l’âge de 36 ans seulement, au musée de L’Elysée, à Lausanne, en 2012.
Toutes ses séries photographiques questionnent l’identité en Afrique du Sud, l’humanité de chacun et la notion de représentation de l’être humain, sa couleur, sa richesse, sa pauvreté, son histoire.
Pieter Hugo a fait escale dans Regardez voir à l’occasion de son exposition Kin à la Fondation Henri Cartier-Bresson. Une rencontre toute aussi forte que sa photo…
Il est parti sur les traces du génocide rwandais dix ans après, il a photographié des victimes mortes du sida en Afrique du Sud (série Deuil), a photographié des Albinos, et avec Permanent Error, a suivi deux années durant la vie d’une immense déchetterie à ciel ouvert située à côté d’un bidonville proche de la capitale du Ghana. Il a aussi accompagné des dresseurs d’hyènes ambulants au Nigeria et s’est intéressé aux hommes de loi du Ghana et du Botswana, dans leurs robes, noires ou rouges, affublés de perruques dans le meilleur style britannique… Une manière de réfléchir aux survivances de la tradition coloniale.
Le photographe, passé brièvement par l’expérience de photoreporter, a vite quitté cet univers qui ne lui correspondait pas, raconte-t-il, parce qu’il a besoin de temps pour appréhender les sujets qu’il aborde.
L’exposition
Kin est le nom du dernier projet de Pieter Hugo. À travers des portraits, des paysages et des natures mortes exposés pour la première fois en France, le photographe sud-africain propose une réflexion sur la complexité de l’identité sud- africaine post-apartheid.
Réalisée au cours des huit dernières années (2006-2013), la série Kin aborde des thèmes complexes comme la colonisation, la diversité raciale et les disparités économiques en Afrique du Sud. Ces questions sont récurrentes dans les projets antérieurs du photographe au Nigeria, Ghana, Liberia et Botswana ; cependant, Pieter Hugo se concentre cette fois sur son pays natal, qu’il observe de l’intérieur.
Kin de Pieter Hugo
Jusqu’au 26 avril 2015
Fondation Henri Cartier-Bresson
2 impasse Lebouis
75014 Paris