Rechercher un article

Refraction: la nouvelle photographie africaine et sa diaspora

Preview

Avec cette exposition, la Steven Kasher Gallery de New York présente une génération d’artistes photographes d’origine africaine. Nés dans les années 1970, 1980 et 1990, ils habitent Luanda, Paris, Philadelphie, Addis-Abeba, New York et ailleurs.

Avec leurs représentations de ces corps à la peau noire, ces artistes s’engagent dans un acte de médiation culturelle et ravivent les rites africains ancestraux – masques, costumes et couvertures, ornements et bijoux, invocation des esprits… Ils réalisent une réfraction de ces rituels, en les examinant à travers le prisme des pratiques artistiques contemporaines : autoportraits mis en scène, collages, montages et manipulations numériques. Fusionnant les cultures du passé et du présents, ils sont en quête d’un futur plus inclusif et harmonieux.

Cette exposition sert en quelque sort à nettoyer notre regard et le travail de ces artistes comble le fossé entre les stéréotypes et la réalité. Les photographies de l’exposition touchent à la relation complexe entre l’identité innée et celle qui dérive des influences sociales, politiques et culturelles. Sur un plan technique, ces artistes sont les hérauts d’une nouvelle ère de la photographie. Ils en repoussent les dimensions, la tordent, la poussent et provoquent sa mutation.

Certains dépeignent ce monde et d’autres en inventent, l’œil fixé sur le conceptuel et même le fantastique. Leurs travaux mêlent faits et allégories, réalité et imaginaire, présent et futur. Leur terminologie mélange photographie, sculpture et arts de la scène. Passant de l’afro-futurisme à l’afro-documentaire, ces photographies récupèrent et reconnectent une multitude d’histoires et d’identités noires.

D’un côté, l’on trouve les styles documentaires de Girma Berta et Eyerusalem Adugna Jirenga, qui ont tous deux moins de trente ans, et portent un regard contemporain sur l’environnement urbain africain. Quant à Hakeem Adewumi, Emilie Regnier et Zarita Zevallos, ils réalisent des portraits qui questionnent les signifiants interculturels, tels que les motifs léopard, et les chargent de beauté cinématique. Shawn Theodore et Stan Squirewell s’appuient sur les techniques de photomontage numérique et analogique, puisant dans leurs expériences personnelles et leurs histoires familiales respectives pour interroger la compréhension fluctuante du moi.

Basil Kincaid et Keyezua créent des mises en scènes peuplées d’objets faits à la main – couvertures, masques et costumes – pour scénariser de puissants rituels contemporains. Les compositions sophistiquées et éthérées de Adama Delphine Fawundu et Ivan Forde sont faites de collages cousus et de cyanotypes, formant des représentations modernes d’icônes spirituelles et de mythes ancestraux tels que Mami Wata ou l’épopée de Gilgamesh.

Ces images agissent comme des phares, éclairant notre conscience culturelle. Elles confrontent les narrations existantes les unes aux autres, exposant le fait qu’elles ne sont que des inventions sociales et ne feront qu’approcher la réalité complexe, sans jamais la rejoindre. Comme le dit Sarah Elizabeth Lewis : « Combien de mouvements sont nés du fait qu’une rencontre esthétique avait changé à jamais nos perceptions du monde ? L’imagination qu’inspire les rencontres esthétiques peut nous amener à une reddition bienveillante, ouvrant le chemin pour une nouvelle version de notre moi collectif. »

 

 

Refraction: New Photography of Africa and Its Diaspora
19 avril – 2 juin 2018
Steven Kasher Gallery
2nd Floor, 515 W 26th St
New York, NY 10001
USA

http://www.stevenkasher.com/

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android