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Raymond Cauchetier – De Tokyo à la Nouvelle Vague

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Né en 1920, Raymond Cauchetier est l’un des plus illustres photographes français du cinéma. Photographe de plateau des plus grands cinéastes de la Nouvelle Vague (Godard, Truffaut, Demy, Chabrol, Rozier), Raymond Cauchetier se distingua par une approche radicalement nouvelle de son travail. Là où ses homologues se contentaient de photographier des scènes de film, Cauchetier adopta le regard d’un reporter, s’intéressant au hors-champs des caméras, au travail des réalisateurs, des acteurs et des techniciens. Son approche lui valut de saisir plus qu’un autre, l’esprit et la révolution cinématographique que fut la Nouvelle Vague.

Raymond Cauchetier doit aussi sa renommée à ses photographies d’Asie. Engagé dans l’armée française pendant la guerre d’Indochine, Raymond Cauchetier garda des liens étroits et personnels avec le Cambodge, le Viet- Nam et le Laos. Au gré de ses voyages et muni de son Rolleiflex, il photographia l’Asie dans les années 50 et 60 avec l’oeil et l’humanisme des photographes de son temps. Son travail sur Saigon lui valut une reconnaissance internationale du Japon aux Etats-Unis.

Après plus de soixante ans de carrière, Raymond Cauchetier laisse une oeuvre féconde et singulière à l’image de son caractère: libre, abondamment curieux et humaniste. Au Japon, Ihei KIMURA, le plus grand photographe japonais, s’enflamme pour les photos de Raymond Cauchetier (son album SAIGON 1955), et lui consacre huit pages de la revue Asahi Camera en mai 1955. Au cours d’un voyage en France, il présente Raymond Cauchetier à Henri Cartier-Bresson, qui lui propose de travailler pour l’agence Magnum. Mais une divergence de vues se produit au sujet des vertus comparées du Rolleiflex et du Leica rendant difficile cette collaboration. Mais KIMURA fait tout de même figurer Raymond Cauchetier dans l’album des éditions Heibon-sha SEKAI SHASHIN ZENSHÛ photography of the world / France – Italie 1956, un album qui rassemble les meilleurs photographes de l’époque.

“Mon séjour légal d’officier de l’Armée de l’Air en Indochine a pris fin en mai 1954. J’aurais pu rentrer en France par le même itinéraire qu’au voyage aller, qui passait par Calcutta, Téhéran, et Bagdad. J’ai préféré boucler mon premier tour du monde, en allant découvrir successivement Hong-Kong, Tokyo, Hawaï, Los Angeles, Dallas, New-Orleans, Chicago et New-York. Parcours aérien fascinant, certes beaucoup plus long, mais dont le Ministère assuma généreusement les frais de transport aérien, en 1ère classe, pour me remercier de l’éclatant succès remporté par l’album Ciel de Guerre en Indochine 1953, dont j’avais abandonné les droits au profit des Veuves et Orphelins de l’Armée de l’Air.

J’arrive donc à Tokyo en passant par Hong Kong et je parcours presque tout le Japon pendant 3 semaines (du 10 juin au 4 juillet 1954). J’ai d’abord été très impressionné par les trains japonais : le professionnalisme et le discipline du personnel, la propreté et le confort des wagons lits même en 2ème classe. Le service était comparable à celui des grandes compagnies aériennes : petites théières individuelles, repose pieds réglables, repose nuque et éclairage individuel, ventilateur, hautparleurs, une hôtesse par wagon, contrôleur en gants blancs, salut militaire entre contrôleurs, un train par minute, extrême exactitude, wagons lits avec kimonos fournis !

A Hiroshima 9 ans après la bombe atomique, les cicatrices restaient encore visibles dans la ville. Mais les habitants reprennent leur vie avec courage. J’ai senti l’immense énergie de cette ville que j’ai essayé de capter par mes photos.” – Raymond Cauchetier, Paris, Janvier 2019

 

Raymond Cauchetier, l’Étonnant Photographe
7 Mars – 4 Avril 2019
The Hive Jinnan
1-6-5, Jinnan, Shibuya
Tokyo 150-0041

 

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