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Randa Mirza: –On Sex and Gender

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En prenant le corps comme sujet d’étude, explorant la nudité dans ses attributs de genre, Randa Mirza le dépouille de ses qualités sexuelles. A la place, elle propose une recherche qui prend des aspects tour à tour intimes, scientifiques et humoristiques sur l’ambiguité de l’identité sexuelle d’un point de vue social et physique. L’androgynie comme les notions d’attirance homo- et hétérosexuelles y sont décortiquées à travers différentes pratiques photographiques.
Dans une série de portraits en pied sur fond neutre de corps recomposés à partir de fragments d’hommes et de femmes, elle transcende le genre, s’inspirant du mythe grec d’Hermaphrodite : fils d’Hermès et d’Aphrodite, éphèbe d’une irrésistible beauté, son corps a été fusionné avec celui de la naïade Salmacis à la demande de cette dernière, fascinée par la beauté du jeune homme. Les deux sexes ne font qu’un dans un même corps, quels que soient les variations proposées, les postures ou les prénoms. Ces corps mixtes forcent le visiteur à prendre la mesure des clichés physiques que la société lui impose.
Le prolongement de cette série repose sur le mythe opposé, développé par Socrate, celui du double et de la recherche désespérée de sa moitié. Ici, la retouche se fait plus subtile et parcimonieuse, jusqu’à quasiment disparaitre dans la dernière image où c’est à la prise de vue, en jouant sur un effet de miroir, que la photographe dédouble le corps. Dans cette photographie, un être a poitrine admire son reflet à phallus dans une danse-étreinte où la sensualité retrouve sa place. Que ce soit à travers l’esthétique formelle et froide de ses portraits sans fioritures ou par une absence de retouche, Randa Mirza rejette l’idée de fiction. C’est une réalité qu’elle interroge, celles des codes physiques qui régissent l’attirance sexuelle, et leur invalidité : ce qui compte, c’est l’expressivité des corps. Le dernier volet du travail, « La Fesse française n’existe pas« , développe cette notion. En invitant les visiteurs à poser pantalon baissé et tee-shirt relevé, dos à la caméra, devant un Polaroïd, la photographe compose une galerie de fesses anonymes révélant, dans leurs différences et similitudes parfois trompeuses, le rapport de chacun à son corps, au corps de l’autre, à la séduction et les mécanismes sociaux et individuels en jeu dans la sensualité.

Laurence Cornet

Randa Mirza – Vol de Nuits
Exposition jusqu’au 19/07/2013
6 rue sainte marie
13005 Marseille
France
T : 04 91 47 94 58

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