Ce soir à Paris, le réalisateur américain David Fincher recevra le César d’honneur lors de la cérémonie des Césars. C’est l’occasion de déterrer Ce qui était dans la boîte.
Un matin de 1995, j’entrais au Club 13 pour une projection privée. Nous étions 3 ou 4 dans la salle, le film était Se7en réalisé par Fincher.
Comme des dizaines de millions de personnes plus tard dans le monde, j’ai adoré ! Encore mieux, j’ai été embauché par le service publicité pour créer des images. Il n’y aurait que Morgan Freeman, David Fincher étant connu pour sa timidité devant les caméras, Pitt et Paltrow n’avaient pas fait le déplacement à Paris.
Pourtant, à la surprise générale, David a décidé de poser devant ma caméra. Après quelques portraits, une idée m’est venue et mon assistant partait à la recherche d’une boite en carton…
Je peux encore entendre le rire féroce de Morgan Freeman quand je lui ai dit, ainsi qu’à David, que je croyais que Pitt et lui-même avaient « vu » la tête de David dans la boîte, pas celle de Gwyneth. Hypothèse née du fait que l’avais imaginé « difficile » sur le plateau pour créer ce joyau finement ciselé qu’est Se7en.
David fut beau joueur et s’exécuta après avoir déclaré que c’était l’une des nombreuses raisons pour ne jamais accepter d’être photographié et demanda un «droit de regard» sur l’image.
Même s’il m’a dit qu’il aimait la photo, il ne voulait pas qu’elle soit publiée. Le magazine Premiere en avait entendu parler et voulait en faire la couverture… J’ai juré que ce n’était jamais arrivé, que l’image n’existait pas mais « quelle belle idée… ». La couverture ne vit pas le jour.
28 ans plus tard voici What was in the Box, j’espère que David ne m’en voudra pas trop de la partager, en espérant qu’il y ait un délai de prescription pour mon crime.
GD